
Titre original: | REC 3 Génesis |
Réalisateur: | Paco Plaza |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 81 minutes |
Date: | 04 avril 2012 |
Note: | |
Clara et Koldo se vouent un amour inconditionnel depuis des années. Ils ont enfin franchi le pas de se marier, entourés de leurs familles et de leurs amis. La cérémonie à l’église est filmée à la fois par le cousin du marié et par un photographe professionnel. Les festivités continuent gaiement dans une somptueuse proprieté à la campagne, jusqu’à ce que l’oncle Victor, qui avait été mordu par un chien malade avant de se rendre au mariage, fasse une chute malencontreuse et se transforme en un mort-vivant sanguinaire. Rapidement, la plupart des convives succombent au massacre et deviennent à leur tour des zombies. Clara et Koldo réussissent à s’échapper séparément et vont tenter de se retrouver coûte que coûte.
Critique de Tootpadu
Il n’aura fallu que trois films – ou bien cinq si l’on prend en considération les remakes américains à qualité variable – avant de venir à bout de la recette de l’univers de REC. D’autres séries de l’horreur ont tenu plus longtemps, avant de sombrer dans les profondeurs des pastiches embarrassants. Tôt ou tard, chacune d’entre elles s’est néanmoins contentée de répéter paresseusement la même formule, au lieu de la décliner avec une inventivité narrative au-delà des ambitions mercantiles les plus viles. Tandis que la première suite n’était déjà qu’une déclinaison mineure des frayeurs magistrales de l’original, REC 3 Génesis ne fait plus aucun effort pour rendre son récit plus poignant que n’importe quel film d’horreur produit à la chaîne.
Les premières vingt minutes de cette déception, de laquelle le réalisateur Jaume Balaguero avait entièrement raison de s’écarter, disposent encore du plus grand potentiel pour renouer avec la terreur autrefois inhérente à l’enregistrement en caméra subjective. Sauf qu’il ne se passe strictement rien d’anormal pendant cette bénédiction nuptiale, à l’exception de l’annonce guère palpitante du mal à venir par le biais de la plaie à la main de l’oncle maudit. Une fois que le chaos se déchaîne, la mise en scène de Paco Plaza fait curieusement abstraction du dispositif à la fois contraignant et inquiétant, qui avait sublimé la peur dans REC, pour adopter une forme filmique plus libre et par conséquent plus arbitraire. En l’absence d’un point de vue clairement établi, l’histoire suit sans le moindre état d’âme son cours, qui ne nous fait du coup ni chaud, ni froid.
Tout juste recevable en tant qu’antithèse maladroitement comique et fâcheusement désordonnée dans la surenchère de la violence par rapport à l’original, de toute évidence inatteignable, ce film montre tristement que le renouveau de l’horreur espagnole risque d’être de courte durée, s’il s’obstine à diluer une idée ingénieuse, en l’abaissant au niveau pitoyable des films de genre interchangeables.
Vu le 19 avril 2012, à l’UGC Ciné Cité La Défense, Salle 11, en VO
Note de Tootpadu: