Nos plus belles vacances

Nos plus belles vacances
Titre original:Nos plus belles vacances
Réalisateur:Philippe Lellouche
Sortie:Cinéma
Durée:93 minutes
Date:07 mars 2012
Note:
L’été 1976, Claude et Isabelle partent avec leurs fils Simon et Bibou en vacances en Bretagne, où ils rejoignent deux couples amis. C’est Isabelle qui a choisi cette destination, Le Rocher Abraham, le village de son enfance, afin de se donner du temps de réflexion après avoir découvert son mari au lit avec une autre femme. Bien que Claude ressente d’abord ces vacances comme une punition, il finit par prendre goût à la vie paysanne, loin de la mer et loin de tout, au point de devenir une sorte de conseiller professionnel de la région toute entière. Quant aux enfants, ils vivent pendant ce mois de détente leur premier amour.

Critique de Tootpadu

Alors que tout le monde ou presque est revenu des pistes de ski, la France a visiblement encore besoin de vacances. Le calendrier des sorties a en effet cette habitude soit réconfortante, soit fâcheuse, de prolonger le plaisir quand la routine du quotidien a déjà pris le dessus sur nos doux souvenirs de repos. En même temps, quel intérêt pour ce média d’évasion de proposer simultanément dans la fiction ce que le spectateur peut vivre en vrai ? Loin de nous l’idée de voir dans ce recyclage de moments heureux de l’opportunisme mercantile ou bien l’engouement narcissique d’une certaine génération d’acteurs passés derrière la caméra pour l’époque de leur enfance dans les années 1970. Toujours est-il que le premier film de Philippe Lellouche ressemble de près au Skylab de Julie Delpy sorti il y a cinq mois, qui avait déjà conté, le temps d’un été breton, les péripéties rocambolesques d’une réunion familiale.
La voix off de Gilles Lellouche, le frère du réalisateur, qui se remémore sur un ton lourd de nostalgie son enfance nous épargne certes le récit cadre bancal de ce film-là. Mais pour le reste, les points en commun sont si nombreux qu’on aurait presque l’impression de revoir le même film. La distribution est moins prestigieuse ici et le fait que ce sont des amis qui se retrouvent, au lieu de la famille au grand complet, laisse baigner Nos plus belles vacances dans une superficialité pas vraiment légère. Le fort coloris folklorique rajoute une couche de chauvinisme français, que l’on pourrait défendre avec beaucoup de bonne volonté comme un hommage au cinéma à thématique régionale de la première moitié du siècle dernier. Ce côté un peu vieillot n’atténue cependant nullement le caractère insipide de la narration, qui navigue sans encombre à travers une intrigue dépourvue d’enjeux sérieux.
Tout le monde dispose de souvenirs de vacances, mais est-ce une raison suffisante pour vouloir partager ces aventures personnelles avec un nombre de personnes qui dépasse largement les connaissances réelles ou virtuelles ? Il n’y a en effet pas grand-chose à tirer de cette comédie tout à fait inoffensive, si ce n’est un divertissement assez fade et l’assurance que Christian Vadim pourrait aisément reprendre de Franck Dubosc le créneau des crétins au grand cœur.

Vu le 12 mars 2012, à l’UGC Ciné Cité Les Halles, Salle 9

Note de Tootpadu: