
Titre original: | Un heureux événement |
Réalisateur: | Rémi Bezançon |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 110 minutes |
Date: | 28 septembre 2011 |
Note: | |
Barbara et Nicolas forment un couple dynamique. Ils s’aiment profondément et souhaitent franchir le pas d’avoir un enfant ensemble. Barbara ne tarde pas à tomber enceinte. Mais cette grossesse est en fin de compte pour elle tout sauf une partie de plaisir, à cause de sa mère qui n’arrête pas de la mettre en garde contre les fausses joies de la maternité, de sa thèse en psychologie qu’elle n’arrive pas à boucler à temps, et de toutes sortes de désagréments physiques et sociaux qui lui font passer neuf mois de galère. L’accouchement n’arrange pas les choses, puisque pour chaque moment d’intimité épanouissante avec sa fille, elle devra combattre sans cesse le sentiment frustrant d’avoir été laissée seule avec cette responsabilité écrasante.
Critique de Tootpadu
Le jour viendra où Rémi Bezançon réalisera enfin un film à la hauteur des chroniques sociales qu’il entame à chaque fois sur un ton joliment enjoué, pour se fourvoyer invariablement en cours de route dans un mélodrame ennuyeux. Les premières minutes de ce film mi-comédie de grossesse, mi-drame conjugal, comportent en effet une fois de plus quelques idées fort attrayantes, qui nous donnent l’espoir que la troisième tentative du réalisateur sera enfin la bonne. L’amour entre Barbara et Nicolas, rudement mis à l’épreuve au fil d’Un heureux événement, n’est ainsi pas le produit d’un coup de foudre vertigineux, mais la suite logique d’un jeu de titres de films en guise de manœuvres de séduction, par jaquettes de DVDs interposées. Si seulement la même légèreté que celle employée pour amorcer cette affaire de cœur avait prévalu lorsque les choses sérieuses ont commencé, on aurait eu droit à un film beaucoup plus plaisant et pertinent.
Car après le succès commercial de ses instantanées d’une vie familiale dans Le Premier jour du reste de ta vie, Rémi Bezançon cherche une fois de plus à contribuer ses lumières à un sujet aussi universel que la maternité. Il ne reste en effet plus grand-chose à dire sur les épreuves que chaque nouveau parent doit traverser depuis la nuit des temps avant et juste après la naissance de son enfant. Le versant peu fin de la comédie à l’américaine s’était ainsi déjà penché sur la question, à travers des films comme En cloque mode d’emploi de Judd Apatow et plus récemment l’ignoble Plan B de Alan Poul. Le traitement de la grossesse et de ses effets indésirables n’y varie guère, à l’image de ce film-ci qui tente en vain le grand écart entre l’usure des premiers mois d’un gosse qui ne sera jamais aussi adorable que ses parents malmenés le souhaitent, et la suprématie de l’instinct maternel, qui saura tirer encore quelque chose de constructif des moments les plus pénibles.
Le manque d’originalité est flagrant dans cette histoire, qui ne nous épargne aucun cliché, de la sage-femme rude mais au grand cœur à la belle-mère possessive qui ne veut soi-disant que faire du bien, en passant par l’épuisement dû aux nuits passées à calmer la petite braillarde ou aux réunions d’entraide de jeunes mères qui ne jurent que par l’allaitement et le cododotage. Il aurait fallu un effort surhumain de la part des comédiens pour contrecarrer une telle prévisibilité déprimante, qui n’apporte d’ailleurs aucune satisfaction notable. Tandis que Pio Marmaï dans le rôle du père irresponsable et immature remporte tout juste notre adhésion, le côté maternel est sensiblement moins bien loti avec une Louise Bourgoin incapable de rendre crédibles les sentiments contradictoires d’une mère dépassée par la naissance de son premier enfant.
Vu le 12 septembre 2011, à la Salle Gaumont – Louis Feuillade
Note de Tootpadu: