Blue Valentine

Blue Valentine
Titre original:Blue Valentine
Réalisateur:Derek Cianfrance
Sortie:Cinéma
Durée:112 minutes
Date:15 juin 2011
Note:
Dean et Cindy vivent en couple depuis un certain temps. Alors que la romance initiale à New York entre ce déménageur et cette infirmière était des plus romantiques, la vie commune avec leur fille Frankie a usé à petit feu l’affection qu’ils éprouvaient l’un pour l’autre. Dean espère rallumer la flamme de son épouse en l’invitant à une nuit dans un hôtel.

Critique de Tootpadu

La comédie romantique hollywoodienne s’évertue traditionnellement à nous faire croire en un idéal romantique, qui n’existe qu’au cinéma. Les couples les plus improbables s’y forment miraculeusement dans une célébration hautement idéalisée de l’amour sous sa forme la plus aseptisée. Quand l’euphorie initiale entre les amoureux est retombée, il n’y a généralement plus personne pour en faire un film, à moins d’accompagner les affrontements amers de la rupture dans le cadre d’un drame de divorce déchirant comme Kramer contre Kramer de Robert Benton ou d’une tentative navrante de tirer quelque chose de comique d’une rupture dans La Rupture, justement, de Peyton Reed. Dans son deuxième film de fiction, le réalisateur Derek Cianfrance cherche à incorporer ces deux extrêmes – le bonheur incrédule des débuts et le désenchantement dépité de la fin – à travers un récit émotionnellement éprouvant, qui fait hélas l’impasse sur l’intervalle entre ce haut et ce bas d’un cycle d’amour.
Alors que la sincérité des sentiments ne fait jamais défaut à Blue Valentine, la narration globalement adroite ne produit pas non plus d’étincelle exceptionnelle, susceptible de révolutionner le genre du drame conjugal. C’est davantage la banalité des personnages et des situations qui séduit chez Dean et Cindy, deux êtres qui se sont rencontrés dans des circonstances pas forcément idéales, qui ont fait un bout de chemin ensemble, et qui vont partir sous peu chacun de leur côté parce que leur attachement ne parvient plus à effacer l’usure de la routine. Leur parcours n’a a priori rien d’extraordinaire, mais le naturel avec lequel la caméra enregistre la déchéance irrémédiable de leur relation, dont chaque étape est encore exacerbée par le retour en arrière sur un mouvement d’engouement en sens inverse, ne manque pas de nous émouvoir convenablement.
Tout comme les interprétations à fleur de peau de Ryan Gosling et de Michelle Williams, deux jeunes comédiens qui poursuivent avec ce film touchant un parcours de carrière ambitieux et pratiquement sans faute.

Vu le 9 juin 2011, à la Salle Pathé Lincoln, en VO

Note de Tootpadu: