
Titre original: | Age de cristal (L') |
Réalisateur: | Michael Anderson |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 115 minutes |
Date: | 22 décembre 1976 |
Note: | |
Au 23ème siècle, la vie humaine se déroule sous une immense coupole de verre, qui protège les habitants de toute influence de l'extérieur et leur laisse la liberté de s'adonner à toutes sortes de plaisirs. Pour maintenir l'équilibre vital, toute personne âgée de trente ans est soumise au rituel du carroussel, une montée spectaculaire vers la renaissance. Ceux qui veulent se soustraire à cette élimination programmée, les fugitifs, sont traqués et tués par les limiers, les gardiens tout-puissants de la cité. Logan 5, un limier de vingt-six ans, ne s'interroge guère sur ce mode de vie, jusqu'à ce qu'il rencontre Jessica 6, une jeune femme sympathisante des fugitifs. Chargé de trouver et de détruire le sanctuaire, le réfuge des réticents au système, Logan 5 se fait lui-même passer pour un fugitif.
Critique de Tootpadu
L'immense succès de La Planète des singes de Franklin J. Schaffner à la fin des années 1960 allait déclencher une longue série de films de science-fiction semblables, avant que la révolution de La Guerre des étoiles ne modifie à nouveau la donne du genre. Pessimistes sur l'avenir de l'humanité et la capacité de l'homme à affronter les défis du futur (dégradation de l'environnement, surpopulation), ces films aux accents apocalyptiques traduisent indirectement les craintes propres à une époque de bouleversements et de désillusions majeurs. Outre les aventures simiennes, Soleil vert de Richard Fleischer figure comme un des films phares de ce courant.
La volonté d'être à la hauteur de ses illustres prédécesseurs est constamment palpable dans cette production finalement décevante. La description de la cité futuriste et des rituels qui gouvernent sa société est plutôt réussie. La séquence du premier carroussel explore ainsi avec précision la dévotion des victimes et l'euphorie pratiquement religieuse de la foule. Mais ces quelques idées assez ingénieuses se font carrément piétiner par un rythme dramatique tout à fait chaotique. Les motivations du couple de personnages principaux ne trouvent pas la moindre justification dans un récit sans tête, ni queue. Chaque revirement paraît s'expliquer uniquement par le besoin de présenter un nouvel aspect de la vie sous le dôme ou un décor très dans l'air du temps, c'est-à-dire des années 1970 (le passage érotique, le cabinet de chirurgie esthétique). Chahutée et discontinue, la narration très approximative de Michael Anderson ne s'approprie ainsi jamais une histoire potentiellement intéressante.
D'ailleurs, personne d'autre qu'un tâcheron normalement bien plus insipide qu'Anderson, Michael Bay, a su donner un second souffle esthétique à sa carrière avec un film aux thèmes très proches : The Island. Et Hollywood dans son immense sagesse de recyclage s'apprêterait à nous pondre un remake de ce film plutôt baclé, un projet auquel participerait Bryan Singer en personne.
Vu le 23 novembre 2006, à la Cinémathèque Française, Salle Jean Epstein, en VO
Note de Tootpadu: