Numéro Quatre

Numéro Quatre
Titre original:Numéro Quatre
Réalisateur:D.J. Caruso
Sortie:Cinéma
Durée:110 minutes
Date:06 avril 2011
Note:
John Smith est le quatrième survivant sur neuf rescapés de la planète Lorien, détruite par les Mogadoriens. Réfugié sur la Terre, où il est obligé de faire profil bas sous l’œil bienveillant de son gardien Henri, cet adolescent pas comme les autres aimerait justement vivre une existence ordinaire : s’éclater et tomber amoureux comme tous les garçons de son âge. Pour échapper à ses poursuivants qui viennent d’éliminer Numéro Trois, John s’installe dans la petite ville de Paradise, dans l’Ohio. Alors qu’il n’arrive plus à maîtriser les pouvoirs surnaturels qui le prédestinent à un avenir héroïque, Numéro Quatre fait la connaissance de la belle Sarah, une passionnée de photographie et l’ex-copine du capitaine de l’équipe de football de l’école.

Critique de Tootpadu

Michael Bay a uniquement produit ce film de science-fiction. Son empreinte est néanmoins clairement perceptible tout au long de cette resucée d’une flopée de recettes fantastiques à la mode ces dernières années. Le langage filmique du réalisateur de Transformers n’y est pas autant présent que sa conception péniblement schématique de ce qui constitue une intrigue accrocheuse. Tandis que l’esthétique propre à l’adepte principal du montage épileptique se manifeste d’une façon circonscrite dans le plan de l’explosion de l’ancien domicile de John, avec une blonde pulpeuse au premier plan qui reste impassible en tournant le dos à cette déflagration massive, sa patte scénaristique est indissociable du récit excessivement formaté de Numéro Quatre.
C’est très simple : il n’y a aucun élément original ou surprenant dans l’ensemble de cet affrontement de deux espèces d’extraterrestres sur notre planète. La romance entre John et Sarah sent autant le poncif recyclé sans grande conviction que la traque au jeune rebelle, investi d’un don quasiment divin dont il ne veut pas. La mise en scène de D.J. Caruso – dans le passé jamais plus ingénieuse que le matériel qu’elle orchestrait – ne fait pas non plus de miracle ici. Elle sert tout juste à garder une intrigue fort conventionnelle suffisamment à flot, pour maintenir un rythme narratif pas complètement exsangue jusqu’à la conclusion ouverte, qui laisse encore plus le film apparaître sous le jour peu valorisant de la mise en bouche d’une énième série de films fantastiques à venir.
Malgré toutes ces réserves, la vision du film n’est pas entièrement déplaisante. Outre le jeune héros séduisant, c’est surtout le savoir-faire technique qui fait fonction de pilier à peu près solide d’un divertissement plutôt efficace, mais ennuyeusement prévisible.

Vu le 23 mars 2011, à la Salle Pathé François 1er, en VO

Note de Tootpadu:

Critique de Mulder

Grâce à l’excellent Paranoïak et surtout à L'œil du mal, D.J. Caruso avait enfin réussi à convaincre le public américain, après les décevants Two for the money et Taking lives. Numéro Quatre est l'amalgame d'un Twilight (un jeune héros plonge dans un nouveau univers fantastique) et celui d'un épisode de « Smallville ». On retrouve ici un jeune super-héros qui découvre ses super pouvoirs, qui tombe amoureux de la fille la plus prisée de son école, et qui doit faire face à la mort de son père spirituel.

Avec un tel scénario, on avait de quoi s'attendre à un nouveau Superman, mais le résultat est affligeant. L'histoire se traîne en longueur, le personnage principal est fade et les effets spéciaux dignes d'une série télé produite par Steven Spielberg (crédité ici comme producteur exécutif). La réalisation n'arrange rien et semble être un hommage a celle de Michael Bay (producteur).

Rien ne peut sauver ce film du naufrage et on espère que la suite (ce film est pensé comme une trilogie) saura – si elle a lieu – corriger les nombreux défauts et laisser une plus grande place à l'action. La plus grosse erreur étant d'avoir fait de l'animal protecteur du héros un chien monstrueux, ressemblant à celui des Quatre fantastiques (hasard purement fortuit), un pur manque d'inventivité ou bien un laxisme évident comme le scénario insipide. Ce film montre une nouvelle fois qu'en dépit d’avoir des producteurs de renommé et des scénaristes brillants, l'œuvre qui peut en découler n'est pas forcément une réussite, mais un échec total.

Vu le 8 avril 2011, au Gaumont Disney Village, Salle 1, en VF

Note de Mulder: