We want sex equality

We want sex equality
Titre original:We want sex equality
Réalisateur:Nigel Cole
Sortie:Cinéma
Durée:113 minutes
Date:09 mars 2011
Note:
En 1968, l’usine du constructeur de voitures Ford à Dagenham est une des plus grandes de l’Angleterre. Parmi ses milliers d’ouvriers, on compte également moins de deux cents femmes. Celles-ci décident de se mettre en grève, lorsque la direction baisse leur degré de qualification et par conséquent leur rémunération. Ce qui n’a été au début que la contestation timide d’une poignée d’ouvrières devient rapidement un combat national en faveur de l’égalité des salaires entre les hommes et les femmes.

Critique de Tootpadu

Cela fait à peine quarante ans que les femmes ont droit au même salaire que leurs collègues masculins dans la plupart des pays occidentaux. Malgré cette étape décisive dans la lutte contre l’inégalité entre hommes et femmes dans le monde du travail, la place que la gente féminine occupe réellement au sein des entreprises n’a guère évolué. Il est toujours assez rare de voir une femme confortablement assise dans le fauteuil du PDG et les femmes chefs d’état sont plus l’exception que la règle. Il faudra sans doute plus de temps avant que les mentalités endoctrinées par des millénaires de patriarcat ne lâchent prise de cette place privilégiée dans la société, autrefois réservée exclusivement aux hommes. En attendant, il convient de se souvenir de ces pionnières téméraires qui ont osé mettre en question le statu quo et grâce auxquelles notre civilisation est un tout petit peu plus juste qu’elle ne l’a été il y a un demi-siècle.
Dommage que cette cause tout à fait louable n’ait pas eu droit à un film plus exceptionnel pour chanter ses louanges. We want sex equality suit en effet avec une sagesse assez ennuyeuse la recette du pamphlet social, qui voit invariablement son héros triompher au bout d’innombrables épreuves. Chaque station du calvaire de Rita O’Grady, une femme à la grande gueule mais au cœur en or, pour faire valoir son droit à un traitement digne s’enchaîne ainsi selon l’alternance entièrement prévisible entre des moments d’intimité familiale, voire de doute, et de grands discours censés galvaniser les foules et assurer l’adhésion du spectateur. La mise en scène fade et sans imagination de Nigel Cole se conforme mollement à cette feuille de route, illuminée par une photo plutôt laide aux couleurs brunâtres.
Si ce n’était pour la sincérité des interprétations, ce film anglais risquerait de tomber vite aux oubliettes. A commencer par Sally Hawkins dans le rôle de la meneuse sans peur de ces femmes issues d’un milieu modeste, une mère de famille déterminée et simple, à des années lumière des névroses agaçantes de Polly dans Be happy de Mike Leigh. Elle est vaillamment soutenue par Geraldine James, le cœur attachant du film, et Bob Hoskins, en délégué syndical plus ouvert d’esprit que ses supérieurs trop lâches et trop politiciens frileux pour s’apercevoir que les temps changent.

Vu le 19 mars 2011, à l’UGC Ciné Cité La Défense, Salle 13, en VO

Note de Tootpadu: