Titre original: | Tron L'Héritage |
Réalisateur: | Joseph Kosinski |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 125 minutes |
Date: | 09 février 2011 |
Note: | |
Depuis la disparition mystérieuse il y a vingt ans de son père Kevin Flynn, un concepteur visionnaire de jeux vidéos, Sam Flynn cultive son image de jeune rebelle, opposé à l’aspect commercial que l’entreprise dont il a hérité a adopté. Lorsqu’il reçoit par le biais d’un vieil ami et confident un message étrange de la part de son père, il retourne dans l’ancien atelier, où le rêve de mondes virtuels de Kevin Flynn avait pris son origine. Après quelques manipulations informatiques, Sam se retrouve lui-même propulsé dans l’invention de son père, un univers parallèle aux règles particulières, qu’il fera mieux d’assimiler rapidement s’il veut s’en sortir.
Critique de Tootpadu
Il y a près de trente ans, Tron de Steven Lisberger n’était pas un succès commercial retentissant, mais il a su innover l’emploi d’effets virtuels au cinéma au point de devenir un film culte. Cette suite des plus solides a déjà rapporté plus qu’assez sur le marché américain pour ne pas être considérée comme un bide. Et même si ses prouesses visuelles en trois dimensions n’atteignent pas les sommets d’un Avatar de James Cameron, l’immersion est assez bluffante pour considérer les effets de ce film parmi les meilleurs qui se font actuellement. C’est plus du côté du scénario que Tron L’Héritage reste sagement fidèle au genre de la science-fiction, alors que la qualité supérieure de ses effets aurait pu lui permettre une liberté narrative proprement révolutionnaire.
Le film qui lui a en quelque sorte volé la vedette – il y a plus de dix ans déjà – en termes de mondes virtuels qui débordent sur la réalité, c’est évidemment Matrix des frères Wachowski. Comparé aux balles qui volent au ralenti, aux personnages qui changent subitement d’apparence pour se transformer en agents dangereux, et surtout à la maniabilité des règles élémentaires en fonction de la souplesse mentale des individus pris dans le filet du réseau, le statu quo du monde de Tron est presque ennuyeux. La palette de couleurs froides et ternes dont le réalisateur Joseph Kosinski se sert pour créer un monde potentiellement hostile est certes efficace. Mais comme c’est le cas pour un jeu vidéo, capable de vous obnubiler l’esprit pendant un certain temps, sans laisser de traces durables une fois que vous avez arrêté de vous y consacrer, l’intrigue de ce film ne constitue jamais plus qu’un divertissement adéquat.
En dépit des effets enivrants et de la musique symphonique remarquable de Daft Punk, le sort de Sam Flynn ne nous tient ainsi à cœur que dans la mesure où il nous permet de voir toujours plus d’images faramineuses. Si l’on voulait pousser la quête d’un sens à tout cela excessivement loin, on pourrait interpréter la vacuité de l’intrigue par une gourmandise excessive de notre civilisation pour l’apparence clinquante, au détriment d’un fond solide. Or, ce serait sans doute une interprétation sociale trop poussive pour un film de ce genre, qui excelle avec un savoir-faire technique certain à nous en mettre plein la vue, sans se préoccuper réellement de solliciter de la même façon notre perception intellectuelle par rapport à ses éléments pas forcément annexes.
Vu le 13 janvier 2011, au Publicis Cinémas, Salle 1, en VO
Note de Tootpadu:
Critique de Mulder
En 1982, les studios Disney avaient présenté Tron, un film révolutionnaire en termes d'effets spéciaux. Ce film était trop en avance sur son temps et les effets spéciaux de la nouvelle ère n'étaient pas encore présents. James Cameron n'avait pas encore tourné Terminator (1984). Georges Lucas venait juste de rendre possible l'impossibilité de créer un véritable monde futuriste et lointain (Star Wars). Disney ne pouvait pas faire à cette époque une réussite incontestable. Ce n’est qu'avec le temps que ce film révolutionnaire allait devenir le film culte de toute une génération.
2011 marque une nouvelle ère dans le monde des effets spéciaux. Suite à l'évolution prodigieuse de ces derniers, le studio Disney pouvait enfin donner au monde le film qu'il souhaitait présenter il y a une trente ans. Ce n'est donc pas un hasard si les effets spéciaux de ce film spectaculaire ont été confiés à Digital Domain, le studio fondé par James Cameron.
L'histoire de Tron L’Héritage reprend quelques années après le premier film et fait du fils de Kevin Flynn le héros de ce second opus. Jeff Bridges reprend son rôle ainsi qu'un autre rôle très important à l'histoire ici présentée. Après une présentation des personnages du monde réel, l'immersion totale en 3D dans le monde de Tron peut commencer.
Joseph Kosinski a mis en œuvre tous les moyens pour faire de ce film une nouvelle révolution envoûtante (scénario, casting, effets spéciaux, musique). Tron L’Héritage n'est pas un film, mais une invitation au voyage, au dépassement de soi. On est littéralement plongé sans aucun temps mort, ni aucune scène inutile, dans ce monde fantastique. Nous pouvons enfin comprendre ce que le public a ressenti en voyant le premier pas de l'homme sur la lune. L'ampleur de ce monde virtuel n'a pas de précédent et nous projette dans un univers dangereux et prodigieux, où la sensation de vitesse domine.
Pour que ce film devienne un opéra synthétique des plus réussis, il fallait une nouvelle musique prodigieuse. Aucun autre groupe que Daft Punk ne pouvait coller mieux à Tron L’Héritage. Leur musique sublime les scènes de ce pur chef-d'œuvre. Le film se mérite donc d'être vu et écouté à de multiples reprises pour en apprécier toute l'intensité. A cela rajouter la beauté esthétique de Olivia Wilde et vous obtiendrez le premier grand film de science-fiction depuis Avatar.
N'allez pas voir Tron L’Héritage, courez-y !
Vu le 13 janvier 2011, au Publicis Cinémas, Salle 1, en VO
Revu le 6 février 2011, au Gaumont Disney Village, Salle 16, en VF
Note de Mulder: