
Titre original: | Ennemi d'état |
Réalisateur: | Tony Scott |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 127 minutes |
Date: | 06 janvier 1999 |
Note: | |
Pour faire passer une loi qui lui donnerait plus de liberté dans la surveillance des citoyens américains, le responsable de l'Agence nationale de sécurité Thomas Reynolds est prêt à tout. Mais lorsqu'il ordonne l'assassinat du député Hammersley, il est filmé par une caméra d'observation ornithologique. Reynolds arrive à localiser le propriétaire de l'enregistrement, mais celui-ci réussit à faire passer la bande incriminante à l'avocat Robert Clayton Dean, à son insu. Dès lors, Reynolds va mettre en oeuvre tous les moyens techniques à sa disposition pour discréditer Dean et pour récupérer cette preuve embarrassante.
Critique de Tootpadu
Bientôt dix ans après sa sortie, ce thriller de surveillance haletant paraît comme une mise en garde presque trop apprivoisée des dérives d'une société où les moindres mouvements et actes de chacun d'entre nous peuvent être traqués rapidement et avec précision. Il suffit de regarder le progrès technique affiché avec ostentation dans le récent La Vengeance dans la peau pour mesurer à quel point les gadgets en jeu ici ne constituent désormais plus que la pointe de l'iceberg. Ce film comptait parmi les premiers à attirer l'attention du grand public sur le problème de la traçabilité, dans le cadre du cinéma de fiction, mais l'évolution des moyens techniques et de l'organisation en réseau de la société par le biais d'internet et de la téléphonie mobile s'est accélérée depuis, au point de rendre les prouesses dans le cas présent à peu près anecdotiques.
Ce qui ne signifie nullement que Ennemi d'état a perdu de sa verve et de son taux de divertissement élevé. Tony Scott sait en effet tirer le meilleur profit du potentiel esthétique des instruments de surveillance (satellite, caméras, micros) pour les intégrer avec panache dans sa narration. Il s'applique à garder un équilibre bien rythmé entre la sophistication technique des méthodes de la part des chasseurs et l'inventivité tenace, mêlée d'un don d'improvisation qu'on ne trouve qu'au cinéma, de la proie. En quelque sorte, il ressuscite l'éternel conte de l'homme modeste, mais coriace, qui doit faire face aux rouages écrasants du système, toute proportion d'un film hollywoodien, produit par Jerry Bruckheimer, gardée.
Le côté humain de l'histoire est assuré par un Will Smith qui excelle une fois de plus dans le rôle de l'homme débrouillard et maladroit, mais profondément sympathique. Autour de lui s'agitent dans une chasse à l'homme fascinante des vedettes d'une autre décennie toujours très en forme (Gene Hackman, Jon Voight, Jason Robards) et de petits jeunes, qui ont depuis fait parler plus sérieusement d'eux (Jack Black, Barry Pepper).
Revu le 22 septembre 2007, en DVD, en VO
Revu le 1er juillet 2010, en DVD, en VO
Note de Tootpadu: