
Titre original: | Camping 2 |
Réalisateur: | Fabien Onteniente |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 98 minutes |
Date: | 21 avril 2010 |
Note: | |
Comme tous les ans au début du mois d'août, les habitués du camping "Les Flots bleus" convergent vers Arcachon pour quelques semaines de détente conviviale. Il y a bien sûr Patrick Chirac, l'éternel charmeur de Dijon à présent au chômage, qui s'était juré de ne plus courir après les filles, jusqu'à sa rencontre avec Pauline, qui tient le stand de frites en face du camping. Les Gatineau et les Pic sont également de retour, mieux équipés et plus ronchons que jamais. Pour Jean-Pierre Savelli, ce sont les premières vacances dans les Landes. Il avait prévu de partir ailleurs avec Valérie, la femme de sa vie, qui a préféré faire un break dans leur relation. Maniaque et dépité, Jean-Pierre aurait tant aimé passer quelques jours au calme. C'était sans compter sur l'assistance nullement sollicitée de Patrick et des autres voisins.
Critique de Tootpadu
Il ne faut pas changer une équipe qui gagne. Le succès commercial de ce deuxième épisode des vacanciers bien franchouillards donne raison au réalisateur Fabien Onteniente de persévérer sur la voie du divertissement populaire, sans le moindre effet secondaire. Son film est si inoffensif, voire trivial, que l'on serait presque content de retrouver les clichés ambulants, qui avaient permis à Camping d'accéder au statut de phénomène national. A moins que ce ne soit l'inverse, et que cette série de films, bien entamée d'un point de vue économique, ne soit simplement le reflet à peine déformé d'un public provincial, qui aime se voir sur grand écran dans toute sa ringardise, comme le laisse supposer le coefficient une fois de plus élevé de la fréquentation des salles entre Paris et la province. Loin de nous l'idée, bien sûr, que la France de l'autre côté du périphérique ne soit peuplée que de ploucs qui aiment prendre l'apéro dans une tenue entièrement oublieuse de la notion même de mode. Mais la douce médiocrité dans laquelle baigne le film, que l'on pourrait facilement méprendre pour la réalité des gens ordinaires - si une telle chose existait -, invite néanmoins à un voyage dans une France d'en bas hautement idéalisée.
Tout y est tellement paisible et illogique que la moitié du film est déjà passée, avant que les personnages ne mènent une croisade risible pour la sauvegarde de leur petit coin de paradis de beauf. Ce subterfuge scénaristique est au moins autant tiré par les cheveux que l'arrivée du nouveau, Richard Anconina, le remplaçant convenable de Gérard Lanvin, qui avait sans doute eu sa claque des pastis et des soirées organisées. L'univers de Camping a ainsi de beaux jours devant lui, puisqu'il restera toujours un riche surmené à convertir aux joies simples des "Flots bleus", de la même façon que les acteurs sur le déclin, héros des années 1980 et '90 et désormais en panne de rôles et d'argent, ne manquent point dans le cinéma français. Sans la moindre méchanceté, c'est notre interprétation tout à fait personnelle d'une recette lucrative, qui fonctionnera tant qu'il y aura un public preneur de ces platitudes bien de chez nous.
Le trait de cette suite est en effet si peu affirmé, qu'il nous inciterait presque à nous intéresser au sort des personnages récurrents, au lieu d'en opérer une relecture ironique, qui déboucherait dans le meilleur des cas sur la satire. Les épreuves sans conséquences qu'ils doivent traverser en guise d'action ne nous font certes ni chaud, ni froid. Mais l'adoucissant puissant avec lequel le réalisateur Fabien Onteniente traite le récit, nous rapproche de Patrick, de Polo, de Jacky, et de leurs compagnes, au point de les considérer comme de vieilles connaissances, dont la disparition pendant quatre ans ne nous avait pas plus inquiétés que ça, mais qu'on éprouve un vague réconfort de retrouver égaux à eux-mêmes.
Vu le 21 mai 2010, à l'UGC Ciné Cité Bercy, Salle 17
Note de Tootpadu: