Camping

Camping
Titre original:Camping
Réalisateur:Fabien Onteniente
Sortie:Cinéma
Durée:99 minutes
Date:26 avril 2006
Note:
C'est les vacances. De Melun, de Nantes, de Dijon et de Paris, les touristes affluent sur les plages atlantiques. Sur le camping "Les Flots bleus" près d'Arcachon, un groupe d'habitués se retrouve année après année, pour s'amuser et se reposer. La destination du fortuné chirurgien esthétique Michel Saint Josse n'est point ce coin du paradis populaire, mais les hôtels huppés de Marbella. Seulement, sa voiture de collection tombe en panne tout près du camping et le temps de la faire réparer, il est obligé d'accepter l'hospitalité des joyeux campeurs.

Critique de Tootpadu

Un air de vacances particulier souffle dans cette comédie française qui sort soit un peu tard, soit trop tôt. Positionnée après la première vague de vacances de Pâques et deux mois avant le grand trou de l'été, sa sortie remplit peut-être la même vocation commerciale que les affiches qui vantent les attributs des régions touristiques sur tous les espaces publicitaires en ce moment. Impossible donc de ne pas se mettre à voyager mentalement en la regardant, peu importe si l'on affectionne ce genre de séjour aux sanitaires communs et au communautarisme un peu plouc. La cible de l'attaque gentillette lancée par Fabien Onteniente, ce sont en effet ces classes populaires qui ne jurent que par leur emplacement habituel, par des matchs de volley de plage contre des naturistes, et par au moins une bouteille de pastis par jour alors que l'on regarde le petit monde du camping passer devant sa tente. D'un point de vue social, le constat que dresse le réalisateur est par contre aussi peu pertinent que sa bagatelle autour des fêtards ibériques, l'infâme People Jet set 2. Y a-t-il autre chose qu'une prétention arrogante derrière l'obstination déraisonnable d'Onteniente de faire à tout prix des tableaux sociaux, alors que ses qualités relatives se trouvent plutôt du côté de la comédie superficielle ? Mystère ...
En tout cas, ce troisième "Camping" cinématographique en un an, après Camping à la ferme et Camping sauvage, atteint un certain niveau de divertissement en tant que comédie bien franchouillarde. C'est l'outrance même des manières du groupe de personnages, l'un plus ringard que l'autre, qui permet une hilarité mesurée, alors que l'accumulation de clichés sociaux est plutôt pénible. La France d'en bas selon Fabien Onteniente est ainsi constituée de personnes fortement embourgeoisées, nombrilistes et surtout préoccupées par des histoires de couples. La diversité française n'y a qu'une place anecdotique (une femme africaine qui est mariée avec un Portugais, deux gays qu'on aperçoit à peine en train de danser dans une boîte), et la célébration des clichés narratifs peut se dérouler sans encombre.
Et pourtant, en dessous de deux effets de style qui expriment, surtout pour le premier, l'horizon très limité des convives et de l'histoire (un plan à forte charge d'images numériques qui est censé démontrer à quel point "Les Flots bleus" représentent le centre de l'univers, et le passage du temps à travers les feuilles d'un calendrier qui se suivent), la mise en scène titille quand même un peu l'humanité des personnages. Après tout, tel pourrait être le message consensuel du film, nous avons tous les mêmes désirs et les mêmes peines, peu importe la façon dont nous passons nos vacances. De quoi sans doute donner la nausée à certains spectateurs qui en ont marre de voir encore et encore Claude Brasseur brailler sans finesse et Gérard Lanvin traverser stoïquement des petites comédies sans envergure.

Vu le 10 avril 2006, à la Salle Pathé Lincoln

Note de Tootpadu:

Critique de Mulder

Certes, "Camping" n'est pas une grande comédie, mais comparé au film "Les bronzes 3", la raison de ce film ne semble ne pas être dictée que par une raison mercantile. On retiendra surtout ici l'interprétation de Frank Dubosc en playboy raté.
On est indulgent en voyant cette oeuvre car celle-ci est inspirée par les expériences passées en camping de Frank Dubosc. Tout semble juste ici, même si on est en pleine France profonde. Avec du recul, on pourrait presque y voir un documentaire sociologique sur les Français moyens nourris au barbecue et au Ricard. La durée traditionnelle d'1h30 pour une comédie scie bien au rythme de celui-ci. Reste que Gérard Lanvin en chirurgien esthétique semble assez faux. Cette erreur de casting est un des nombreux points négatifs de ce film.
En gros, si vous aimez vous reposer les neurones et passer du bon temps entre amis, Camping est un film à voir. Pour les autres passez votre chemin et allez plutôt voir ou revoir L'âge de glace 2 si vous voulez rire non stop.

Vu le 29/04/06 à la séance de 15h45 salle 01 au Gaumont du Disney Village

Note de Mulder: