
Titre original: | Pièce montée |
Réalisateur: | Denys Granier-Deferre |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 93 minutes |
Date: | 10 mars 2010 |
Note: | |
Même s'ils se sont déjà dits "oui" devant le maire, Vincent et Bérengère acceptent de célébrer un mariage religieux à la campagne, selon la volonté de Madeleine, la grand-mère adorable de Bérengère, qui a choisi personnellement l'église Sainte-Agathe. Le vieux prêtre Victor n'est par contre guère enthousiaste à l'idée de voir les familles des époux débarquer dans sa petite église au charme bucolique, où il finit amèrement et rongé par le doute son parcours sacerdotal. Sans surprise, la cérémonie tourne au fiasco. Mais c'est surtout pendant la réception, chargée en révélations déplaisantes, que Vincent et Bérengère se posent la question, s'ils sont vraiment faits l'un pour l'autre.
Critique de Tootpadu
Le mariage, ce rendez-vous incontournable pour tous les romantiques qui croient encore aux traditions, est depuis toujours au cinéma une source inépuisable pour des quiproquos et des infidélités savoureux. Dans le haut du panier de ce sous-genre populaire, on trouve des classiques comme Un mariage de Robert Altman et Quatre mariages et un enterrement de Mike Newell. Et sensiblement plus en bas se place cette comédie passablement plaisante, qui cherche en vain à singer l'esprit magistralement satirique de l'Altman, mais qui se retrouve en fin de compte au même niveau d'un divertissement négligeable que le récent Happy ever afters de Stephen Burke.
La recette éprouvée et plutôt fatiguée du mariage, qui déclenche toutes sortes de mises en question romantiques et existentielles, est réchauffée une fois de plus dans le premier film de Denys Granier-Deferre, fils de et anciennement réalisateur de téléfilms. Les ressorts dramatiques habituels reprennent également du service, avec l'animosité proverbiale entre les belles-mères, le retour inopiné de l'ex-copine du mari, et quelques embûches savamment dressées pour empêcher l'épanouissement des jeunes mariés. De même, pour refléter un peu trop servilement l'évolution des moeurs, un couple homosexuel, une gamine trisomique, et des enfants illégitimes ont le droit de se joindre à la fête peu joyeuse, sans que ces ajouts plus ou moins politiquement corrects ne rendent le propos social de Pièce montée plus pertinent.
Grâce à la fadeur du couple des jeunes mariés, le seul élément à peu près émotionnellement engageant du film, qui se trouve heureusement dans son centre, est la relation entre la grand-mère et le prêtre. Si ce n'était pour la renaissance timide et éphémère de l'amour entre ces deux vieillards, joués avec une dignité rafraîchissante parmi tant de cabotinage par Danielle Darrieux et Jean-Pierre Marielle, l'humour pesant, la mise en scène quelconque, et le scénario aux trous béants (la pièce montée qui se casse en mille morceaux au début sans que cet accident n'ait la moindre incidence sur sa dégustation finale, l'évasion du serpent dans l'église) nous auraient probablement dégoûtés bien plus tôt de cette comédie tout juste divertissante.
Vu le 29 mars 2010, à l'UGC Ciné Cité Bercy, Salle 17
Note de Tootpadu: