2012

2012
Titre original:2012
Réalisateur:Roland Emmerich
Sortie:Cinéma
Durée:158 minutes
Date:11 novembre 2009
Note:
En 2009, le conseiller scientifique américain Adrian Helmsley et son confrère indien Satnam Tsurutani découvrent que la température du noyau terrestre augmente, en raison d'irruptions solaires exceptionnellement fortes. Helmsley avertit le président Wilson, qui met en oeuvre un plan de sauvetage qui devra préserver une petite partie de l'humanité à l'avènement du cataclysme en 2012. Cette année-là, l'auteur Jackson Curtis emmène ses deux enfants faire du camping dans le parc national de Yellowstone. Mais des événements étranges et les mises en garde du commentateur de radio illuminé Charlie Frost précipitent leur retour à Los Angeles. C'est alors que le déplacement des plaques tectoniques déchaîne des tremblements de terre violents et des tsunamis immenses.

Critique de Tootpadu

La renaissance timide du film catastrophe au milieu des années 1990 appartient au passé depuis un certain temps déjà. Mais le réalisateur Roland Emmerich tente quand même avec son nouveau film une sorte de somme spectaculaire du genre. La majorité des fléaux qui peuvent s'abattre sur l'humanité répond ainsi présente pour mettre en péril le petit groupe de protagonistes, qui tente d'y échapper à tout prix. Les tremblements de terre, les irruptions de volcans, les vagues scélérates et les tsunamis, les détresses en plein vol et les atterrissages forcés, voire la collision avec un improbable iceberg : toutes les recettes éprouvées sont bonnes pour être réchauffées dans cette épopée grandiose. A bien y réfléchir, seules les catastrophes qui avaient généré des films peu réussis, comme les invasions d'insectes, les tornades ou bien les virus, n'ont pas rencontré les faveurs de Roland Emmerich. Les conséquences du réchauffement climatique, encore au coeur du Jour d'après, ne jouent de même aucun rôle notable au sein d'une intrigue, qui se faufile cependant in extremis vers une conclusion semblable à l'accueil des nations riches de l'hémisphère nord dans les pays du sud.
Tandis que la qualité de la pléthore d'effets spéciaux est irréprochable, et accessoirement soutenue par une photographie numérique plus fonctionnelle qu'esthétiquement belle, le scénario pèche par un manque d'originalité pénible. Le caractère invincible des héros, qui arrivent pas moins de trois fois à décoller à la dernière minute de pistes qui s'écroulent sous eux et à traverser indemnes en voiture des gratte-ciel qui s'effondrent, fait certes partie d'un genre, qui se base plus sur la nécessité dramatique d'une survie en communauté que sur la crédibilité et le réalisme. Et le compte à rebours des personnages dispensables, à savoir la liste de l'élimination préférentielle ou proportionnelle, n'emprunte pas toujours des chemins prévisibles. Mais même en prenant en considération toutes ces réserves, nous devons admettre que le côté humain de l'intrigue de 2012 s'avère désagréablement faiblard.
Cette faiblesse, qui empêchera sans doute à long terme ce film de devenir notre péché mignon filmique au même titre que certains de ses confrères dans ce genre que nous affectionnons tant, ne repose pas sur une lacune quantitative. Avant que la Terre n'explose et même pendant, les séquences émotionnellement chargées sont nombreuses. Mais contrairement à la capacité de recyclage quasiment illimitée d'un spectacle de destruction infernale, les préoccupations larmoyantes de la famille d'Américains moyens au centre de l'histoire manquent cruellement de fraîcheur. La tendance à privilégier l'aspect international de la catastrophe se heurte ainsi invariablement à la résurgence régulière de valeurs et d'un ton typiquement américains. Sans oublier que la vraisemblance psychologique du comportement des rares survivants à l'éradication de l'humanité laisse aussi à désirer.
En fin de compte, 2012 est donc une resucée spectaculaire, mais nullement innovante d'un genre, qui a ses meilleurs jours derrière lui depuis des lustres. S'il fallait choisir, nous lui préférerions aisément l'avant-dernier film de Roland Emmerich. Le Jour d'après disposait peut-être d'effets et d'une tragédie planétaire à une échelle plus réduite. Mais sa distribution et l'aspect militant de son intrigue étaient infiniment plus prestigieux.

Vu le 29 octobre 2009, au Publicis Cinémas, Salle 1, en VO

Note de Tootpadu: