Proposition (La)

Proposition (La)
Titre original:Proposition (La)
Réalisateur:Anne Fletcher
Sortie:Cinéma
Durée:108 minutes
Date:23 septembre 2009
Note:
Margaret Tate est une des plus célèbres éditrices de New York. Tout lui réussit, au point de la rendre aussi redoutée que redoutable pour la concurrence et ses employés. Au nom du succès, elle a sacrifié sa vie privée. Elle le trouve alors tout à fait normal d'exiger la même chose de son secrétaire Andrew Paxton, qui a mis sa carrière d'auteur entre parenthèses depuis trois ans pour servir Margaret. Quand celle-ci est menacé d'être renvoyée dans son pays natal, le Canada, elle invente sur le champ une romance et un mariage prochain avec son serviteur dévoué. Mais le bureau d'immigration n'est pas dupe et menace le couple improvisé d'une série d'examens et de punitions sévères. Margaret se voit alors obligé d'accompagner Andrew en Alaska, pour y célébrer dans le cercle familial l'anniversaire de sa grand-mère Annie.

Critique de Tootpadu

Sandra Bullock en directrice féroce et Ryan Reynolds en homme des lettres, vous y croyez, vous ? Le casting de cette comédie américaine à succès a quelque chose de profondément incongru, tel un défaut de fabrication initial qui met en péril le projet tout entier. La méchanceté de Margaret Tate n'atteint ainsi jamais la saveur diabolique de Miranda Priestley dans Le Diable s'habille en Prada de David Frankel, dont ce rôle est indubitablement une variation un peu niaise. Et Andrew Paxton constitue un drôle de choix pour Ryan Reynolds, jusqu'à présent abonné aux méchants musclés des adaptations de bandes dessinées comme Blade Trinity de David S. Goyer ou X-Men Origins Wolverine de Gavin Hood.
Toutefois, cette distribution inattendue renoue justement avec l'esprit des comédies romantiques des années 1950 et '60, dans lesquelles Doris Day et Rock Hudson, par exemple, occupaient des emplois improbables et finalement sans conséquences sur le déroulement de l'intrigue. Comme dans le cas présent, la prémisse n'était alors qu'un prétexte pour faire passer le couple vedette par une suite de situations plus ou moins savoureuses. Contrairement à la tendance de plus en plus prononcée ces dernières années dans la comédie américaine vers une vulgarité gratuite, initiée par les frères Farrelly et relayée par Judd Apatow et consorts, le scénario de La Proposition se contente d'un ton agréablement gentillet, presque vieillot. Pendant le week-end débuté sous de mauvais auspices, rien de transcendant ne se passe. Mais le rapprochement inévitable, et peut-être un peu trop lisse, entre Margaret et Andrew nous réserve quelques séquences divertissantes.
Loin d'être la pierre angulaire d'un renouveau de la comédie à l'américaine, ce film nous fait cependant passer avec plaisir quelques heures de cinéma. Les rares faiblesses de la mise en scène, serviable mais guère inspirée, sont largement compensées par la photographie exquise d'Oliver Stapleton et par une distribution de qualité, qui sait nous charmer en dépit de nos réserves initiales.

Vu le 19 août 2009, au Club de l'Etoile, en VO

Note de Tootpadu:

Critique de Mulder

Ce film, sélectionné pour le Festival de Deauville parmi les avant-premières, est une comédie formatée sur mesure pour mettre en avant Sandra Bullock. Le couple truqué qu'elle forme à l'écran avec Ryan Reynolds (son assistant contraint de l'épouser) est l'élément principal de ce film. Comme dans de nombreuses comédies des années 1960, ce film, en opposant deux êtres à première vue incompatibles, met en relief toutes les petites différences et habitudes, qui font en sorte que deux êtres qui ne semblaient pas compatible se sentent peu à peu attirés l'un par l'autre.

Malheureusement, La Proposition, comme pratiquement toutes les comédies américaines actuellement, est interchangeable avec d'autres et aucun élément ne vient apporter une valeur ajoutée à ce film. Reste qu'il se laisse regarder avec bonheur et pourrait être comparé à un menu chez McDo : guère gastronomique, mais suffisamment copieux pour ne pas nous donner faim, après que nous avons fini notre repas.

Le succès très important de ce film aux Etats-Unis (deuxième plus fort box-office pour Sandra Bullock, après Speed) montre que le public américain a été conquis par cette comédie. Cependant, le public français, préférant de loin un scénario construit à un ensemble mécanique et superficiel, devrait y trouver son compte, mais ne gardera pas de ce film un souvenir impérissable. Le plus dommage c’est qu’après un début très réussi, le film semble tourner en rond dès que le mariage se précise …

Enfin, ce film montre une nouvelle fois qu’une comédie américaine réussie ne repose pas que sur ses interprètes principaux mais également sur un scénario construit avec élégance et respect envers les spectateurs. Comparé à L'Abominable vérité et Very bad trip sortis récemment, ce film parait fade et assez simplet.

Vu le 19 août 2009, au Club de l'Etoile, en VO

Note de Mulder: