Diable s'habille en Prada (Le)

Diable s'habille en Prada (Le)
Titre original:Diable s'habille en Prada (Le)
Réalisateur:David Frankel
Sortie:Cinéma
Durée:109 minutes
Date:27 septembre 2006
Note:
Fraîchement arrivée à New York, la jeune et ambitieuse Andy Sachs veut se faire un nom dans le monde du journalisme. Mais le seul emploi que son agence lui propose est celui de deuxième assistante de Miranda Priestley, l'éditrice en chef et grande prêtresse du magazine de mode "Runway". A première vue, Andy n'a pas vraiment sa place dans cet univers très chic, elle qui porte des fringues confortables et qui ne fait pas attention à sa ligne. Mais Miranda Priestly la garde quand même, et petit à petit Andy prend goût à cette nouvelle vie de luxe.

Critique de Tootpadu

L'image de la beauté superficielle avec laquelle nous séduit cette comédie pétillante est à peine contredite par son histoire. La corruption d'une jeune diplômée brillante par l'éclat des paillettes de la mode s'opère en effet d'une façon trop lisse pour faire le poids contre la méchanceté jouissive de son nouvel environnement professionnel. Aucun doute n'est permis quant à sa prise de conscience finale, qui la ramenera dans le droit chemin de l'engagement journalistique. Cela ne nous empêche par contre pas de nous délecter de toutes les petites étapes vicieuses qui rapprochent Andy de Miranda et qui l'éloignent d'elle-même. La mécanique de corruption est ainsi un peu trop huilée pour soulever des questions importantes, mais elle fonctionne parfaitement en tant que divertissement bénin et euphorisant.
En dessous de la trame narrative principale se cache néanmoins un commentaire plus mordant sur le monde professionnel. On pourrait en effet voir cette fable faustienne comme une célébration sans retenue d'une certaine conception du travail, typiquement américaine. Sacrifier sa vie pour plaire à sa chef, cela ne paraît pas comme une forme d'esclavage si peu enviable, en vue de l'accès à un monde merveilleux que cette soumission totale permet. Et c'est justement là que l'argumentation du film est la plus faible : en s'adonnant tellement au culte de la superficialité et de l'apparence que les alternatives perdent pratiquement tout attrait.
En même temps, comment ne pas succomber au charme machiavélique d'une Meryl Streep magnifique ? L'actrice joue son rôle d'une femme de carrière aigrie à la perfection, jusqu'aux multiples intonations d'un "C'est tout." avec lequel elle termine chaque avalanche d'ordres donnés. D'une beauté mature désarmante et d'un pouvoir d'autocrate redoutable, elle éclipse pratiquement tout son entourage. Les quelques séquences où sa présence ne se fait pas sentir regressent alors au stade de simple conte de fées sucré, comme cette visite parisienne vue à travers des yeux de touriste.

Vu le 17 août 2006, au Club de l'Etoile, en VO
Revu le 13 juillet 2008, en DVD, en VO
Revu le 16 juillet 2008, en DVD, en VO
Revu le 28 juillet 2009, en DVD, en VO
Revu le 30 juin 2010, en DVD, en VO
Revu le 12 juillet 2011, en DVD, en VO

Note de Tootpadu: