Là-haut

Là-haut
Titre original:Là-haut
Réalisateur:Pete Docter, Bob Peterson
Sortie:Cinéma
Durée:96 minutes
Date:29 juillet 2009
Note:
Depuis qu'il était un enfant, Carl Fredericksen a toujours rêvé de rejoindre son idole, l'explorateur Charles Muntz, aux chutes du paradis en Amérique du Sud. Il avait trouvé quelqu'un avec qui partager ce fantasme en la personne d'Ellie, qui allait devenir sa femme. Mais tout au long de leur vie, les contraintes du quotidien avaient empêché le couple de partir. Puis, Ellie avait succombé à la maladie. Dès lors, Carl s'était retrouvé tout seul dans sa vieille maison, entourée du chantier bruyant d'un nouveau quartier d'affaires. Lorsque son entrée en maison de repos devient incontournable, Carl décide de partir à l'aventure, en fixant des milliers de ballons à sa vieille baraque. Mais une fois en l'air, il se rend compte qu'il n'est pas seul : Russell, un jeune scout insistant, s'est joint au voyage par accident.

Critique de Tootpadu

Il fallait bien que cela arrive un jour : un film produit par Pixar qui ne répond pas entièrement aux exigences d'excellence et d'innovation, auxquelles le studio d'animation de Disney nous a si brillamment habitués depuis plus de dix ans. La barre était tellement haute, que tôt ou tard, les attentes allaient être déçues. Après le déjà guère impressionnant 1001 pattes, voici le deuxième faux pas de Pixar, qui n'est certes pas mauvais, mais qui aurait pu tirer tellement plus du sujet de la vieilleisse et de la relecture en numérique et trois dimensions du film d'aventures.
Pour un public adulte, la qualité indiscutable des films Pixar réside en leur capacité chaque fois renouvelée d'incorporer des pans entiers de la culture populaire. Par un habile jeu de références, l'action reflète des schémas comportementaux humains dans tout ce qu'ils ont de pittoresque et d'amusant, peu importe le cadre fictif propre à chaque film. La finesse de l'écriture garantit en outre un ton intemporel, qui résiste à première vue mieux au vieillissement que certains classiques Disney ont subi. Enfin, le soin apporté à chaque détail et la mécanique de la narration, huilée à la perfection, rendent chaque nouvelle vision encore plus jubilatoire que la précédente.
Sans être un fan inconditionnel de l'univers Pixar, nous avons tout de même acquis une certaine affinité avec ce que l'animation américaine fait de mieux depuis quatorze ans. D'où notre désenchantement brutal face à cette nouvelle production, présentée en grande pompe à l'ouverture du dernier festival de Cannes. Là-haut explore certes quelques thèmes dignes d'intérêt, tel le vieillissement ou les dangers de l'idolâtrie. Mais dans l'ensemble, les points moins réussis prennent rapidement le dessus. Ainsi, la vie de Carl passée en accéléré au début du film ne nous rapproche pas plus du personnage caricatural du vieux grincheux que les déboires familiaux de Russell, qui grandit sans un père présent.
Il nous est en effet fort difficile de nous préoccuper du sort des deux personnages principaux, qui se distinguent d'un côté par une nature taciturne et passive peu engageante, et de l'autre par une bêtise manifeste, qui ne se laisse guère excuser par le jeune âge de Russell. Après avoir si ingénieusement interrogé l'obésité physique et intellectuelle des Américains dans Wall-E, le credo de Pixar régresse fâcheuseument vers une mise en valeur ennuyeuse de la simplicité d'esprit. La même paresse créative se retrouve au niveau du scénario, qui multiplie les invraisemblances (l'extinction trop rapide du feu sous la maison, le duel improbable de la gériatrie) et qui, à l'encontre de ses prédécesseurs, ne réussit nullement à imposer sa conception du monde qu'il a créé au spectateur, plus que prêt pour quelques heures d'évasion.
Comment suspendre cependant notre perception basée sur la réalité et notre esprit critique, lorsqu'on se trouve face à des personnages aussi laids que la meute canine ou l'oiseau Kevin, qui représente un piètre centre d'intérêt pour toute l'agitation qui l'entoure ? Sans négliger l'aspect visuel global du film, largement inférieur à l'excellence d'exécution habituelle chez Pixar, et malheureusement plus près de la palette de couleurs de Dinosaure, le moins bon des films d'animation de la maison Disney avant l'arrivée révolutionnaire de John Lasseter et compagnie. Espérons que les futures productions Pixar, Toy story 3 en premier, reprendront le flambeau que Là-haut a plutôt tendance à laisser glisser négligemment entre ses mains !

Vu le 12 août 2009, à l'UGC Ciné Cité Bercy, Salle 34, en VO

Note de Tootpadu:

Critique de Mulder

Chaque année, Pixar nous présente son nouvel ouvrage, sa nouvelle réussite et chaque année, nous ne pouvons qu'être reconnaissant envers cette filiale de Disney, car chacune de leurs productions nous renvoie au temps où chaque production animée de Disney s'imposait comme une réussite. Cette fois, le plaisir est encore plus grand, grâce à l'utilisation de la 3D, qui révolutionne l'animation pixarienne.

L'année dernière, Wall-E était une réelle hymne à notre planète, qui se meurt à cause du mauvais soin que lui portent ses habitants. De la même manière, ce film-ci me touche au plus profond de moi-même, en présentant cette amitité entre un vieux bougeon et un jeune scout obèse. Ce pur chef-d'oeuvre d'animation est bourré d'humour et un véritable voyage initiatique. Nous sommes réllement transportés dans un monde imaginaire, au croisement entre un univers disneyen et celui de Hayao Miyazaki. Les ballons qui permettent de faire voler la maison de Carl en est un exemple parfait.

Toute la force de Pixar est de tirer le meilleur des valeurs mises en avant par Disney (hymne à la famille, aux valeurs morales, à l'amitié) et surtout de se servir des univers que notre inconscient de cinéphile garde en mémoire (les vieux films, les Tex Avery) pour ensuite les réingurgiter et nous proposer des histoire pleines de vie et de sagesse. Le spectacle est non seulement visuel (beauté de l'animation), mais aussi sonore (belle musique de fond) sur un scénario travaillé et construit avec perfection.

Le plaisir que l'on prenait dans notre enfance à découvrir chaque année les films d'animation de Disney, Pixar le ravive dans notre mémoire et surtout nous fait aimer de plus en plus leur imaginaire.

J'attends donc avec impatience Toy story 3 !

Vu le 29 juillet 2009, au Gaumont Disney Village, Salle 0, en VF

Note de Mulder: