Lascars

Titre original:	Lascars
Réalisateur:	Albert Pereira-Lazaro, Emmanuel Klotz
Sortie:	Cinéma
Durée:	95 minutes
Date:	17 juin 2009
Note:

C'est l'été dans la cité de Condé-sur-Ginette. Tony Merguez et José Frelate, la dream-team autoproclamée du ghetto, sont à deux jours du départ en vacances à Santo Rico, la destination de leurs rêves. Mais une arnaque de l'agence de voyages remet leurs comptes à zéro. Alors que José est obligé par sa cousine Jenny de prendre un boulot d'été chez le juge Santiépi, le père de Clémence, la meilleure amie de Jenny, Tony tente de se faire rapidement du fric, en empruntant de l'herbe auprès de Zoran, le caïd psychopathe du quartier.

Critique de Tootpadu

La banlieue et ses jeunes habitants désoeuvrés fournissent apparemment de la matière inépuisable aux polémiques populistes et aux films opportunistes du genre de Banlieue 13 de Pierre Morel ou plus récemment La Journée de la jupe de Jean-Paul Lilienfeld. Rares sont les films qui font l'effort de dépasser les clichés et les préjugés qui collent à la "racaille" des cités défavorisées, comme L'Esquive de Abdellatif Kechiche. La voie qu'emprunte ce film d'animation franco-allemand est encore plus astucieuse, mais pas moins méritoire.
Basées sur la série du même nom qui avait vu le jour au début de la décennie, les aventures des Lascars exemplaires Tony, José et leurs potes adoptent sans tarder un ton hautement irrévérencieux. Les galères à la chaîne des personnages invitent d'emblée au rire, tellement leurs maladresses et leurs imperfections nous empêchent de les prendre au sérieux. Les plans foireux par lesquels tout un chacun espère arriver à l'assouvissement de ses ambitions, plus ou moins voyantes, constituent une source riche en scènes savoureuses et en observations assassines.
La vie de tous les jours comporte déjà son lot de contretemps frustrants, voire humiliants. Mais l'adversité existentielle devient carrément exacerbée, lorsqu'il s'agit d'individus mal intégrés et passablement égoïstes, qui ne se rendent pas compte de leur ridicule la plupart du temps. La misère sociale est ainsi balayée avec rigueur par un attachement plein d'ironie envers ces personnages sérieusement amochés par le décalage béant entre le paraître et l'être. Toute la tchatche et la fanfaronnade du monde ne pourront en fait sauver les habitants de Condé-sur-Ginette de la moquerie cinglante dont fait preuve le scénario inventif et bien structuré.
Enfin, l'animation est à l'image de la narration, c'est-à-dire vive et pas frileuse, quand il faut mélanger des formes disparates pour un rendu plus percutant et amusant.

Vu le 9 juin 2009, au Club de l'Etoile

Note de Tootpadu:

Critique de Mulder

Ce film d'animation me laisse un arrière-goût de non réussite. En effet, c'est un pur produit pour nos banlieux, qui narre la (sur)vie quotidienne de deux amis loosers dans un monde malsain et qui en dépit d'un scénario enjoué, mettant en scène des dialogues savoureux, et d'une bande son vivante, repose malheureusement sur des fondations instables.

L'animation de ce film n'est guère attrayante (comme celle de la série en deux saisons dont le film découle) et ce qui fait qu'il m'est difficile de rentrer pleinement dans le film. Nous voyons bien que ce film a suscité beaucoup d'engagments, comme en témoigne la richesse du casting jouant le jeu (Vincent Cassel, Omar et Fred, Diane Kruger, Gilles Lellouche, Frédérique Bel, Vincent Desagnat). Cependant, ce film n'aurait à mes yeux pas mérité une sortie en salle, mais en DVD directement car visuellement, le spectacle aurait dû être mieux travaillé.

Devant le résultat final, l'opinion est totale, soit nous aimons soit nous détestons. A vrai dire, le temps fut long à passer pour moi devant ce film. Autant je prends un plaisir total en voyant des films d'animation américains de Disney, Pixar, ou Dreamworks, autant ici, l'achat d'une place de 9 €s me paraitrait hors de prix. Je ne saurai donc vous conseiller de découvrir ce film lors de la sortie en DVD et de vous faire votre propre opinion.

Vu le 20 juin 2009, au Gaumont Disney Village, Salle 1

Note de Mulder: