Good morning England

Good morning England
Titre original:Good morning England
Réalisateur:Richard Curtis
Sortie:Cinéma
Durée:135 minutes
Date:06 mai 2009
Note:
En 1966, la BBC, la radio officielle britannique, ne passait en tout et pour tout que deux heures de musique rock'n'roll par semaine. Pour écouter les groupes et les chanteurs en vogue, les auditeurs ont alors dû se tourner vers les radios pirates, des stations indépendantes qui émettaient sans discontinuer depuis des bateaux en mer du Nord. La plus populaire d'entre elles est "Radio Rock", qui est dirigée par le distingué Quentin, et sur laquelle des DJs aussi loufoques que le Comte, Midnight Mark et Wee Small Hours Bob se relaient jour et nuit. Carl, le jeune filleul de Quentin, vient de se faire renvoyer du lycée et sa mère a jugé bon de l'envoyer sur cette embarcation délirante. Mais le ministre Sir Alistair Dormandy compte bien fermer avant la fin de l'année tous ces nids de dépravation.

Critique de Tootpadu

Les temps ont changé, mais il existe toujours des pirates dans le monde foisonnant des médias. Sauf qu'à la différence des radios libres des années 1960, auxquelles Richard Curtis dédie son deuxième film en tant que réalisateur, les pirates du monde virtuel ne bravent pas les autorités pour accéder à du contenu jugé subversif ou trop en avance sur son temps. Il est en fait symptomatique de l'état d'esprit mercantile de notre époque, que les consommateurs clandestins en activité actuellement ne contournent la loi de la propriété intellectuelle que pour grappiller quelques euros par ci et par là. Etablir un lien direct entre ces deux formes de piratage devient alors difficile, même si Good morning England est suffisamment tolérant dans son élan de contestation, pour que tous les artistes et tous les publics qui évoluent en marge du consensus culturel, qu'ils soient par exemple des auteurs qui se produisent eux-mêmes ou - eh oui - de petits sites internet fondés par des fans de cinéma, y trouvent leur compte.
C'est par ailleurs cette joie communicative, cette danse endiablée sur le volcan prêt à entrer en irruption, qui rendent ce film aussi divertissant. Le scénario de Richard Curtis retranscrit assez fidèlement la philosophie gaiement hédoniste de l'époque, sans prétendre à en faire un document historique précis. Son exubérance dépasse certes parfois les bornes, comme dans l'antagonisme manichéen entre l'acharnement des fonctionnaires grisâtres et le laisser-aller insouciant des DJs. Mais ce penchant pour la vulgarité relativement bon enfant du trait ne fait finalement que renforcer les aspects amusants du film. Contrairement à Love actually, le film précédent de Curtis qui répondait péniblement présent à tous les clichés imaginables sur l'amour, cette fois-ci le ton est plus enlevé et presqu'attachant dans sa description d'un microcosme aux règles peu contraignantes.
Ce qui est pour les Français et leur amour de l'art le plutôt ennuyeux Musée haut musée bas de Jean-Michel Ribes, c'est cette comédie chorale autour d'une musique tout à fait euphorisante et sans temps mort pour les Anglais, jusqu'à la conclusion littéralement diluvienne ou titanesque près.

Vu le 3 avril 2009, au Club 13, en VO

Note de Tootpadu:

Critique de Mulder

Il faut bien reconnaître que les réalisateurs anglosaxons savent faire de grandes comédies teintées d'une satire sociale. Dans le cas présent, Richard Curtis, après avoir réalisé la très sympathique comédie romantique Love Actually (donnant déjà à son acteur fétiche Bill Nighy un rôle marquant) nous livre ici une jolie histoire. Dans les années 1970, la musique rock était interdite d'antenne car jugée sacrilège. Ainsi, des pirates modernes écumaient les mers pour diffuser illégalement cette musique.

Ce film nous raconte donc la vie à bord de l'un de ces bateaux en dépeignant des personnages hors normes (journalistes, rockers, comiques). Une nouvelle fois le réalisateur a choisi avec soin et ainsi Philip Seymour Hoffman, Rhys Ifans, et Bill Nighy sont les principaux acteurs de cette comédie sociale très inspirée. Contrairement à toutes ces comédies américaines formatées et se ressemblant pour la plupart, ce film sort des sentiers battus car il nous montre des personnages imparfaits (entre le jeune homme qui n'a pas encore eu une relation sexuelle, le chroniqueur alcoolique, le chroniquer érotomane). Le réalisateur a aussi construit ce film en mettant en relief des chansons marquantes de l'époque et le plaisir est donc aussi visuel que sonore.

Si contrairement à nous, vous n'avez pas eu la chance de voir ce film en salle, nous vous conseillons fortement de ne pas le rater en DVD !

Vu le 8 mai 2009, au Gaumont Disney Village, Salle 8, en VF

Note de Mulder: