
Titre original: | Frangins malgré eux |
Réalisateur: | Adam McKay |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 98 minutes |
Date: | 19 novembre 2008 |
Note: | |
C'est le coup de foudre entre Nancy Huff et le docteur Robert Doback, tous les deux plus très loin de la retraite. Parmi les points communs des deux tourtereaux d'âge mûr figurent leurs fils respectifs Brennan et Dale, qui, à quarante ans, vivent toujours comme des gamins chez papa ou maman. Après le mariage, Nancy emménage chez Robert, ce qui oblige Brennan à la suivre et à partager désormais une chambre avec son beau-frère involontaire. Les deux hommes s'accommodent plutôt mal du changement fondamental de leur environnement familial, figé depuis des décennies.
Critique de Tootpadu
La recette fatiguée de la récomposition familiale, au moins aussi vieille que les comédies de la fin de carrière de Doris Day (Il y a un homme dans le lit de maman de Howard Morris) ou de Henry Fonda (Les Tiens, les miens, le nôtre de Melville Shavelson) dans les années 1960, est remise au goût du jour dans ce film à l'humour plus ou moins navrant. Les trentenaires immatures ont en effet investi depuis longtemps nos écrans, tel le reflet passablement précis d'une société, dans laquelle la prise de responsabilité se fait de plus en plus tardivement. Le tandem Ferrell / McKay, qui nous a déjà agacés avec Présentateur vedette La Légende de Ron Burgundy, pousse le bouchon encore un peu plus loin, puisqu'il s'agit ici d'adultes au début de la quarantaine, restés coincés dans un style de vie et un comportement d'adolescent.
Le véritable problème de Frangins malgré eux commence avec cette prémisse désolante. Alors qu'on peut s'estimer heureux que les blagues de mauvais goût autour de la cécité du voison ne dépassent pas les premières minutes du film, l'état attardé du comportement des deux personnages principaux est si pitoyable qu'il ne fait point rire. La mesquinerie enfantine a ainsi clairement dépassé sa date de péremption, en vue des pitreries forcées de Will Ferrell et de John C. Reilly. L'espoir relatif de voir l'intrigue quitter les bassesses embarrassantes qui caractérisent la guéguerre entre les deux frères involontaires, le temps qu'ils réunissent leurs efforts dans une camaraderie naïve, cet espoir est définitivement anéanti par une conclusion, qui condense maladroitement tout ce qu'on a dû subir de crétinisme jusque là.
Il ne reste alors plus que le regret de voir des comédiens de la trempe d'une Mary Steenburgen et d'un Richard Jenkins se ridiculiser dans une production taillée sur mesure pour l'humour lourd et disgracieux de Will Ferrell et accessoirement de John C. Reilly.
Vu le 13 novembre 2008, au Club Marbeuf, en VO
Note de Tootpadu: