Présentateur vedette : la légende de Ron Burgundy

Titre original: | Présentateur vedette : la légende de Ron Burgundy |
Réalisateur: | Adam McKay |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 92 minutes |
Date: | 18 mai 2005 |
Note: | |
Dans les années 70, Ron Burgundy est présentateur vedette à la télévision locale de San Diego. Quand le féminisme entre à la rédaction sous la forme de la présentatrice ambitieuse Veronica Corningstone, Ron se montre tolérant tant que cette dernière reste à sa place. Mais quand celle-ci se campe derrière le bureau des actualités, une véritable guerre se déclenche entre les deux journalistes...
(Source Allociné)
Critique de Tootpadu
L'engouement pour les années 1970, et plus particulièrement pour son univers audio-visuel se poursuit avec cette comédie débile, après notamment Auto focus et Confessions d'un homme dangereux il y a déjà deux ans. Toutefois, les drôles de coiffures, la mode un peu ringarde et les intérieurs au goût exécrable, qui caractérisent cette décennie servent très rapidement comme simple décor à une histoire qui célèbre la bêtise. Au milieu d'un nombre illimité d'enfantillages et de gamineries affligeantes, nous devons en effet subir de surcroît une certaine mise à jour en termes comiques. Au nombre réduit de blagues, apparemment tout droit sorties de l'imagination d'un nourisson déficient, s'ajoutent alors les références vulgaires qui constituent, au moins depuis Mary à tout prix, le fond de commerce des comédies américaines pour mineurs. Rajoutez à cela des stéréotypes poussiéreux et navrants en rapport avec les femmes ou une philosophie adulte, et vous aurez très vite fait le tour des ambitions de cette comédie pas amusante du tout.
Son plus grand défaut est justement de vouloir faire dans la parodie, bien que tous ses éléments s'additionnent pour l'apologie de la crétinerie la plus importante depuis Forrest Gump. Nous sommes bien conscients de l'engagement de la vedette, Will Ferrell, contre l'absence de politique de l'actuel occupant de la Maison blanche, et l'association de David O. Russell (J'adore Huckabees) en tant que producteur laisse également supposer une volonté initiale de glisser un commentaire social dans le portrait d'une époque dont l'état d'esprit réactionnaire est de nouveau à l'ordre du jour outre-Atlantique. Mais la mise en abîme ne fonctionne à aucun moment et les quelques références explicites se retournent en plus contre le film. En somme, il ne suffit pas de dérouler toute la bêtise, supposée, de l'Amérique actuelle, pour réussir une satire sociale mordante. Car l'effet inverse se produit ici, avec une oeuvre antipathique, ennuyeuse et, avant tout, trop bête !
Vu le 19 mai 2005, à l'UGC Forum Orient Express, Salle 2, en VO
Note de Tootpadu: