Quantum of solace

Quantum of solace
Titre original:Quantum of solace
Réalisateur:Marc Forster
Sortie:Cinéma
Durée:106 minutes
Date:31 octobre 2008
Note:
Après la mort de Vesper Lynd, l'agent secret James Bond se met à la recherche des assassins de la seule femme qu'il ait réellement aimée. A travers Mister White, il remonte la filière d'un immense réseau parallèle d'influence, infiltré même dans les structures officielles du pouvoir. Dominic Greene, un des membres les plus influents du groupe, attire particulièrement son attention. Sous couvert d'un engagement en faveur de l'environnement, son entreprise organise en fait des coups d'état dans les pays d'Amérique du Sud, comme la Bolivie.

Critique de Tootpadu

Comme promis à la fin du générique de Casino Royale, James Bond est de retour. Et à notre surprise, l'agent secret le plus célèbre de l'histoire du cinéma n'a subi aucune baisse de régime notable. Certes, la chanson qui accompagne le générique toujours aussi soigné, est moins explosive que la précédente et la formule entièrement satisfaisante des premières aventures de Daniel Craig n'a guère été altérée, perdant en innovant ce qu'elle préserve en efficacité. Mais dans l'ensemble, Quantum of solace est un cru majeur dans la série des Bond !
A commencer par les scènes d'action, toujours aussi époustouflantes, même si elles n'égalent pas tout à fait la perfection de Casino Royale. James Bond s'agite donc vigoureusement à travers tous les éléments. L'eau, le feu, les airs, la montagne, le désert : tous les décors sont bons pour renforcer encore la montée en adrénaline au cours d'un film au rythme effréné. Les moments de répit sont en effet presque trop rares dans ces 22èmes aventures de James Bond.
Le scénario de Paul Haggis et comparses prend néanmoins le temps de continuer l'exploration du côté sombre d'un personnage principal trop souvent réduit à son charme débonnaire dans les films précédents de la série. James Bond est ici une fois de plus un électron libre imprévisible et violent, comme un risque à prendre ou à laisser à la fois pour ses supérieurs et pour ses ennemis. La petite touche en plus, c'est son côté d'homme brisé et désillusionné, qui transparaît surtout dans la scène dans la grotte avec Camille. Ce déclin moral s'accompagne d'une perte de repères généralisée. Dans un monde dépourvu de bons, tout le monde est obligé de négocier avec des méchants, les Américains en premier, mais même la position des Anglais est loin d'être irréprochable. A moins d'avoir définitivement expié son désir de vengeance, James Bond devrait descendre en enfer dans son prochain film, s'il veut continuer la spirale vers le désespoir et la violence en fin de compte gratuite, face à un ennemi structurel aux têtes capables d'une reproduction à l'infini.
En vue de la carrière de Marc Forster, on pouvait s'attendre au pire de la part d'un réalisateur plus brouillon que visionnaire. Nous sommes alors hautement soulagés de voir que la mise en scène de Forster s'avère en fin de compte presque aussi redoutable et musclée que celle de Martin Campbell, le sauveteur attitré de la série. Quelques plans inutiles mis à part qui tentent en vain d'humaniser un récit dont la force réside justement en son nihilisme à peine larvé, Marc Forster respecte à la lettre près les exigences de l'univers de Bond. Ce qui pourrait nous faire croire que la série se gère très bien toute seule en auto-pilote, si ce n'était pour les épisodes plus molles et superficielles que d'autres. Il n'empêche que Marc Forster remplit tout juste la tâche qu'on lui demande, sans par exemple égaler la maestria d'un Francis Ford Coppola, lorsqu'il s'agit de mettre en parallèle l'opéra et un combat violent.

Vu le 20 octobre 2008, à l'UGC Normandie, Salle 1, en VO

Note de Tootpadu:

Critique de Mulder

J'avoue que je dois replacer ce film dans le contexte dans lequel je l'ai vu. Au tout départ, j'avais proposé à une amie de m'accompagner voir un bon film d'action sur l'espion le plus mondialement connu. A ma décharge, cette amie est arrivée pratiquement avec l'un de mes meilleurs amis. Cela m'a donc mis un peu moins réceptif pour apprécier à son juste niveau ce nouveau James Bond.

Après un excellent Casino royale et un Daniel Craig parfait dans son interprétation de cet espion britannique, on trépignait d'impatience devant ce film, annoncé comme le plus coûteux de l'année. Son budget est aux environs de 250 millions de dollars et l'argent se voit bien à l'écran. James Bond est donc bien de retour dans ce film d'action implacable et sophistiqué, qui perd en durée ce qu'il gagne en scènes d'action nombreuses et très fortes. On retiendra notamment la scène d'ouverture de course poursuite et la scène de chute libre.

Marc Forster fait de 007 un être torturé, un tueur implacable à travers une multitude de scènes spectaculaires dans les airs, sur terre et sur l'eau. Quantum of solace est en lui-même un excellent film d'action. Le vrai souci est que l'on s'éloigne trop de l'ambiance des films de cette saga pour faire de James Bond un agent à la Jason Bourne. Une des scènes d'action se passant sur les toits semble être une simple copie d'une des scènes de La Vengeance dans la peau. L'autre problème vient du fait que l'on a l'impression d'être devant un simple best of des meilleures scènes d'action possibles, au détriment d'un scénario trop linéaire. De même, contrairement à Casino royale, ce fameux agent ne fait plus preuve d'autant d'humour que lors de l'opus précédent. On pourrait dire que cela vient du fait qu'il a perdu la femme de sa vie, Vesper. Pourtant, il faut croire que non, vu qu'il se permet un écart invraisemblable avec une agent du MI5, l'agent Field.

On attend avec impatience le prochain opus, sachant que Q est annoncé de retour.

Vu le 31 octobre 2008, au Gaumont Disney Village, Salle 1, en VF
Revu le 14 novembre 2008, au Gaumont Disney Village, Salle 11, en VF

Note de Mulder: