Casino Royale

Casino Royale
Titre original:Casino Royale
Réalisateur:Martin Campbell
Sortie:Cinéma
Durée:145 minutes
Date:22 novembre 2006
Note:
James Bond vient d'être promu au rang de 00, agent spécial de sa majesté avec un permis de tuer. Sa première mission consiste à démasquer un vaste réseau de financement d'actions terroristes. Après son échec de ramener un poseur de bombes vivant, une action qui a également mis les services secrets britanniques sous un mauvais jour aux yeux de l'opinion publique, Bond remonte une piste qui l'ammène jusqu'au banquier Le Chiffre. Il affrontera ce dernier au cours d'un long jeu de poker au Casino Royale.

Critique de Tootpadu

Un nouveau James Bond est né, sixième du nom, et un départ de tout ce que la série, longue de désormais vingt-et-un films, proposait jusqu'à présent. Le changement régulier de l'acteur principal apporte en effet une fraîcheur et un basculement du ton des plus bénéfiques pour cette institution vénérée du cinéma populaire que sont les aventures d'espionnage de l'agent 007. Le snobisme et l'ironie de Pierce Brosnan ont ainsi laissé la place à une approche plus froide et plus directe, mais aussi plus vulnérable, du héros de la lutte contre le crime international, maître dans le maniement des gadgets et tombeur de toutes les belles filles. Toutefois, l'interprétation de Daniel Craig donne une apparence tellement novatrice à James Bond qu'elle opère une rupture sensible avec ses prédécesseurs.
Bien qu'il soit fermement enraciné dans le monde de l'espionnage, le film est avant tout un spectacle débordant d'action. Une action qui compte parmi les plus efficaces et les plus époustouflantes de ces dernières années ! Au moins deux séquences magistrales (celle du chantier et celle de l'aéroport) hissent le film de ce point de vue bien au-dessus des quatre aventures avec Pierce Brosnan, et les occasions ne manquent pas pour dynamiser le récit à d'autres moments (la réanimation, la cage d'escalier, le tonneau, l'immeuble en construction). Si elle ne disposait que de ces instants de poussées d'adrénaline puissantes, cette troisième version de Casino Royale (après un téléfilm et une parodie officieuse) serait un divertissement bourrin de haut vol.
Mais la classe indéniable qui anime avec force le volet action se poursuit également du côté de l'intrigue. La mise en scène plutôt adroite de Martin Campbell, après son dernier film en guise de somnifère, et le montage toujours aussi excellent de Stuart Baird apportent un plus indéniable au scénario qui explore les derniers sursauts émotionnels de l'âme de James Bond. Le héros y montre les derniers signes d'une jeunesse fugueuse, tout en acquérant les réflexes et en apprenant les leçons qui feront de lui par la suite un ennemi aussi redoutable. Le James Bond de ce film-ci se dresse en quelque sorte sur le carrefour entre l'homme et la machine, entre les coups de coeur et la course bizarrement mécanique de Daniel Craig.
Le cocktail d'espionnage, d'action et d'émotion est si délicieux que les quelques imperfections mineures ne font guère le poids. Certes, de rares incertitudes scénaristiques (le rôle de la CIA) et quelques répliques poussives (celle autour du petit doigt qui paraît tout droit sortie de la plume laborieuse de Paul Haggis) dénotent. Mais dans l'ensemble, ce 21ème film officiel de James Bond, introduit par un générique curieux sur fond d'une chanson entraînante, est sans doute le meilleur cru depuis, au moins, dix ans !

Vu le 18 décembre 2006, à l'UGC Ciné Cité La Défense, Salle 8, en VO
Revu le 28 décembre 2007, en DVD, en VO
Revu le 12 juillet 2008, en DVD, en VO

Note de Tootpadu: