
Titre original: | Mirrors |
Réalisateur: | Alexandre Aja |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 111 minutes |
Date: | 10 septembre 2008 |
Note: | |
L'inspecteur Ben Carson a été démis de ses fonctions, après avoir tué un policier au cours d'une mission d'infiltration. Un an plus tard, il vit séparé de sa femme et de ses enfants et combat son alcoolisme avec des médicaments douteux. Pour remonter la pente et retrouver un semblant de vie normale, qui lui permettra de réintégrer la police de New York et de réunir sa famille, Carson accepte un travail comme gardien de nuit à l'ancien grand magasin Mayflower. L'immeuble luxueux avait été ravagé par un incendie meurtrier cinq ans plus tôt et depuis, les assurances et les propriétaires se disputent les frais de rénovation. Rapidement, Carson doit se rendre compte qu'une force menaçante émane des nombreux miroirs, la seule partie du magasin à rester intacte après l'incendie.
Critique de Tootpadu
Avec son deuxième film hollywoodien, après l'intense La Colline a des yeux, Alexandre Aja confirme son talent incontestable dans l'exploration du film d'horreur. Cette histoire d'un homme possédé par une force surnaturelle maléfique ne tiendrait a priori nullement debout. Mais grâce à la mise en scène tendue et à l'oeil irréprochable d'Aja, son film nous plonge dans l'horreur avec une assurance très appréciable.
Le scénario, écrit par le réalisateur et son fidèle collaborateur Grégory Levasseur, ne s'intéresse guère à ce qui est vraisemblable, mais aux détails qui maintiennent finement la tension, jusqu'à la conclusion en accord avec le ton plutôt désespéré du film. Les quelques lacunes logiques et le dénouement joyeusement pompeux ne détournent ainsi guère notre attention d'une intrigue étonnamment solide, pour un film de genre américain, qui ne paie pas de mine, à première vue. A condition de ne pas trop interroger la validité de la menace et la réaction immédiatement paniquée de notre héros, qui ne manque pourtant jamais de courage, vous passerez deux heures plutôt terrifiantes en présence de Mirrors !
Alexandre Aja mène en effet son récit avec une telle élégance et un tel sens exemplaire de la composition visuelle et de l'implication des décors et de la bande son, qu'on ne peut être que séduit par le spectacle. Contrairement à d'autres films du genre, aux scénarios tout aussi abracadabrants, Mirrors ne laisse jamais la surenchère esthétique prendre le dessus, et exposer par la même occasion les faiblesses du scénario. Il doit bien sûr être permis de douter du sérieux des méthodes meurtrières de la menace. Mais cette grandiloquence sanguinaire s'inscrit sans accroc dans le concept narratif global d'Alexandre Aja, un des trop rares réalisateurs contemporains à maîtriser parfaitement la création de l'horreur, basée sur un matériel presque indigne d'une telle virtuosité modeste.
Vu le 1er septembre 2008, au Club de l'Etoile, en VO
Note de Tootpadu:
Critique de Mulder
Il n'est plus à démontrer qu'Alexandre Aja est un réalisateur surdoué (Haute tension et le remake de La Colline à des yeux). Pourtant, depuis l'exécrable 2ème sous-sol, on sait malheureusement qu'il peut être capable du pire aussi, en tant que scénariste et producteur. Ce film est donc une semi réussite, car la fin est inaboutie et risible, et le rythme n'est pas soutenu tout au long. Le résultat est un petit thriller surnaturel, parcouru de visions terrifiantes, comme la scène de la sœur du héros dans la salle de bain.
Kiefer Sutherland joue pourtant son personnage avec conviction, en dépit de rebondissements scénaristiques qui relèvent de l'artisanal. Son personnage est bien construit et nous voyons bien que cet acteur est en quête de reconnaissance. Son rôle de Jack Bauer dans la série "24 heures chrono" a fait de lui une superstar des médias, mais sa carrière au cinéma n'est pas une totale réussite. Ce film est donc important pour lui et nous sentons qu'il s'est investi totalement dans son rôle.
Pourtant, où le bas blesse c’est dans le scénario. En effet, celui-ci, qu'Alexandre Aja a concocté avec son comparse de toujours Grégory Levasseur, n’est pas crédible dans ses révélations et nous avons par moments l'impression que l'intrigue part dans tous les sens et n'hésite pas à nous faire rire là où l'on devrait trembler pour les personnages principaux. Si le réalisateur arrive par instants à créer une atmosphère envoutante, il ne réussit pas à nous effrayer totalement. De la part d'un réalisateur aussi doué que lui, nous sommes déçus. Le final apocalyptique réalisé de façon magistrale est gâché pourtant par l'épilogue des cinq dernières minutes, qui nous renvoie à un mauvais épisode de la quatrième dimension. Piranha en 3D, le prochain film d'Alexandre Aja promet d’être un vrai électrochoc et nous pardonnons donc ce faux pas.
Vu le 12 septembre 2008, au Gaumont Disney Village, en VF
Note de Mulder: