Frontière de l'aube (La)

Frontière de l'aube (La)
Titre original:Frontière de l'aube (La)
Réalisateur:Philippe Garrel
Sortie:Cinéma
Durée:107 minutes
Date:08 octobre 2008
Note:
François, un jeune photographe, doit prendre des clichés de Carole, une actrice. Ils tombent amoureux, jusqu'à ce que le mari de Carole revienne de Hollywood. François passe alors à autre chose, en fondant une relation stable avec Eve. Mais Carole n'est pas prête à lâcher prise.

Critique de Tootpadu

Philippe Garrel reste avec son nouveau film, présenté en compétition au dernier festival de Cannes, dans la continuité formelle de son précédent, Les Amants réguliers. Tourné dans un noir et blanc à la beauté stylisée, au point que même l'éclair que François mange au cours d'une soirée paraît artificiel, ce film-ci évolue dans le même cadre parisien intimiste. L'époque est évidemment déterminée avec moins de précision, mais l'histoire comporte tellement d'éléments romantiques universels qu'elle aurait pu se dérouler un peu n'importe quand.
Car La Frontière de l'aube conte l'éternelle histoire de l'amour perdu, que l'on croit avoir retrouvé, uniquement pour se rendre compte de sa nature passagère et finalement ratée. Dans son immaturité persistante, François ne réalise pas pleinement l'attachement de Carole. Ce décalage dans l'intensité de l'amour, il cherche à le rattraper avec Eve, pour se retrouver face à des responsabilités encore plus difficiles à assumer. Tiraillé entre la hantise fantastique de l'amour tragiquement perdu et la précarité d'une vie de famille future, il choisit la solution la plus déprimante, entièrement en accord avec le ton triste du film.
En dehors des belles prises de Laura Smet, qui crève l'écran à travers l'objectif de William Lubtchansky, le film plonge peut-être un peu trop aisément dans les tourments du coeur les plus pénibles. Le ton oppressant fait alors référence aux oeuvres les plus désespérées de la Nouvelle vague, un mouvement dont les films de Philippe Garrel restent toujours aussi tributaires.

Vu le 25 août 2008, au Club Marbeuf

Note de Tootpadu: