Bangkok dangerous

Bangkok dangerous
Titre original:Bangkok dangerous
Réalisateur:Danny Pang, Oxide Pang
Sortie:Cinéma
Durée:99 minutes
Date:27 août 2008
Note:
Joe est un tueur à gages professionnel sans scrupules et solitaire. Il ne remplit jamais plus que quatre contrats dans une même ville. Il ne laisse pas de traces et il ne s'attache à personne. A son arrivée à Bangkok, en Thaïlande, il procède comme d'habitude. Il choisit Kong, un jeune pickpocket, comme intermédiaire entre lui et son commanditaire, le chef de la pègre Surat. Mais quelque chose interpèlle Joe en Kong et il finit par le prendre comme élève. En plus, Joe s'éprend de Fon, une pharmacienne sourde et muette.

Critique de Tootpadu

Nicolas Cage devient de plus en plus un garant de films d'action déplorables. Désormais, la seule présence de l'acteur sur l'affiche d'un film de ce genre devrait nous dissuader instantanément d'aller le voir. Il faut en effet remonter plusieurs années, au mieux jusqu'à Lord of War de Andrew Niccol, au pire jusqu'à Volte / Face de John Woo, pour le voir porter un bon film sur ses épaules de benêt. Depuis, les déceptions se suivent et se ressemblent, au point de faire baisser nos attentes envers Cage à un niveau minimal. Ce remake du film thaïlandais des frères Pang, sorti en France il y a cinq ans, ne fait que confirmer notre mauvaise opinion.
Alors qu'on s'est habitués malgré nous de voir la Thaïlande en particulier, et l'Asie en général, réduite à toujours les mêmes clichés, issus d'un folklore touristique, et relayés dans le cas présent par les éléphants et le temple bouddhiste, cette vision étroite d'une culture, infiniment plus riche que le point de vue nombriliste des Américains nous le veut faire croire, est presque le moindre défaut de fabrication de Bangkok dangerous. Car l'intrigue atteint des sommets de crétinisme, comme on n'en avait plus vu au cinéma depuis les exploits mineurs de Stallone et Schwarzenegger dans les années 1980 ou la filmographie entière d'un Steven Segal. Les rares scènes d'action, dont seule celle du marché flottant reste passablement appréciable, sont ainsi nullement palpitantes, et les revirements majeurs de l'histoire manquent de la moindre crédibilité. Parfois, le ton est tellement grossier que des rigolades involontaires sont de mise, comme lorsque Joe est obligé de dévoiler sa véritable nature à Fon, alors que celle-ci vient de lui avouer son amour.
En somme, il n'y a pas grand-chose à sauver dans ce film distant et oppressant en même temps. Il se peut que ce soit dû au montage déconcertant ou aux décors sombres, mais la rue Troyon ne nous a jamais paru aussi spacieuse et aérée qu'après avoir échappé à ce navet sans charme.

Vu le 18 août 2008, au Club de l'Etoile, en VO

Note de Tootpadu:

Critique de Mulder

Les studios américains tirent actuellement de grands bénéfices en reproduisant à outrance des films asiatiques (The Ring, The Grudge). Dans la plupart des cas, les remakes ne sont pas à la hauteur des films originaux dont ils s'inspirent. Ces problèmes viennent très souvent du fait que les majors américaines préfèrent réduire ces films à de simples films pop corn, aussitôt vus, aussitôt oubliés.

Dans le cas de Bangkok dangerous, les frères Pang signent le remake de leur propre film datant de 2003. Le scénario est tout aussi ridicule que les scènes d'action, qui s'enchaînent sans aucune logique. Rajoutez à cela des personnages aseptisés au possible et une mafia locale décrite de manière caricaturale. On assiste même à un montage feignant et ce film ne nous épargne rien à sauver durant sa longue heure et demie.

Seul Nicolas Cage ne déçoit pas, même si son personnage n'est guère détaillé et limite risible. Ce polar ajoute donc une pièce maîtresse à la collection de films improbables de la filmographie de Nicolas Cage (Fire birds, Benjamin Gates 1 et 2). Bangkok dangerous pourrait même être vu comme ces mauvais direct-to-video de Steven Seagal, qui pullulent actuellement dans nos vidéoclubs !

Vu le 31 août 2008, au Gaumont Disney Village, Salle 1, en VF

Note de Mulder: