Lord of War

Lord of War
Titre original:Lord of War
Réalisateur:Andrew Niccol
Sortie:Cinéma
Durée:122 minutes
Date:04 janvier 2006
Note:
Né en Ukraine avant l'effondrement du bloc soviétique, Yuri arrive aux Etats-Unis avec ses parents. Il se fait passer pour un émigrant juif... Audacieux et fin négociateur, il se fait une place dans le trafic d'armes. Les énormes sommes d'argent qu'il gagne lui permettent aussi de conquérir celle qui l'a toujours fasciné, la belle Ava. Parallèlement à cette vie de mari et de père idéal, Yuri devient l'un des plus gros vendeurs d'armes clandestins du monde. Utilisant ses relations à l'Est, il multiplie les coups toujours plus risqués, mais parvient chaque fois à échapper à Jack Valentine, l'agent d'Interpol qui le pourchasse. Des luxueux immeubles new-yorkais aux palais des dictateurs africains, Yuri joue de plus en plus gros. Convaincu de sa chance, il poursuit sa double vie explosive, jusqu'à ce que le destin et sa conscience le rattrapent...
(Source Allociné)

Critique de Mulder


Peut on à l'heure actuelle réaliser un film d'une réelle épaisseur comme ce fut le cas dans le passé avec des films comme Les 3 jours du condor (toujours à l'heure actuelle, un des meilleurs thriller politique), Il était une fois l'Amérique, I comme Icare? La réponse est oui et ce film le prouve avec brio.
Ce film d'un réaliste à renvoyer tous les documentaires à de simples fictions, nous raconte la vie d'un VRP qui au lieu de vendre des aspirateurs a la très bonne idée de vendre des armes à feux. Coup de génie du scénariste, le héros est d'origine russe et peut donc faire fortune en vendant des kalachnikovs, des tanks, des missiles, des hélicoptères importées illégallement de l'ancienne Russie....Cet homme partant de rien réussi à devenir un des plus grands vendeurs d'armes au monde. Ainsi pendant deux heures nous verrons cet homme réussir sa vie, se marier à une superbe femme (la toujours aussi sublime Bridget Moynahan ), et avoir des déboires assez importants avec les autorités surveillant le traffic d'armes au niveau mondial. On est presque entrain de lire (pardon voir) le parfait petit guide du vendeur d'armes. Ce métier à part comme nous le montre si bien ce film nécessite l'art de mentir parfaitement, de n'avoir aucune conscience et surtout une conviction absolue en soi. Nicolas Cage est donc le choix parfait pour interpréter un tel personnage
Mais ce film trouve toute sa force et toute sa réussite par la réalisation sans faille de Andrew Niccol. Il faut avouer que les choses n"ont pas été aisées pour lui. En effet, aucun studio Hollywoodien ne souhaitait monter ce film, le réalisateur a donc fait appel aux productions européens et en cela ce film semble avoir pu être fait sans entrave, sans opposition à tel ou tel mouvements politiques.... De même, en s'appuyant sur un très bon casting, ce film nous montre que l'on peut réaliser de très grands films sans passer par la case Hollywood
Enfin, la grande force de ce film est le fait de prendre le spectateur en pur témoin de phénomènes que les gouvernements tel les USA, la France (en voyant ce film, je me dis que notre Gouvernement n'est pas blanc que cela...) et surtout de l'Angleterre....
A voir absolument au cinéma et non en DVD pour pouvoir apprécier ce film dans les meilleures conditions
Vu le mercredi 04 jannvier 2006, salle 09 à 14h15 au Gaumont de Disney Village

Note de Mulder:

Critique de Tootpadu

La filmographie d'Andrew Niccol ne comporte pour l'instant que cinq films, après presque dix ans d'activité dans le métier qui l'ont vu jongler avec différentes casquettes (scénariste, producteur, réalisateur). Sans véritable faux pas, son oeuvre jusqu'à présent se rassemble autour d'un désir d'aborder des sujets préoccupants de notre vie quotidienne, de construire autour de ces points brûlants des histoires qui maîtrisent parfaitement les mécanismes de la narration au cinéma. D'une certain façon, on peut considérer qu'Andrew Niccol se consacre, depuis ses débuts, à faire des films sérieux, qui traitent de la recherche génétique (Bienvenue à Gattaca), de la télé-réalité avant l'heure (Truman Show), de la création artistique assistée par ordinateur (S1m0ne), du flou administratif dans un monde qui se resserre (Le Terminal), et désormais du cynisme des marchands d'armes. Si l'acuité du regard sur les dysfonctionnements de notre société par le scénariste ne reste ainsi plus à prouver, son travail du côté formel et de la mise en scène est déjà plus inégal.
Nous ne nous permettrons jamais de dire du mal de son premier film, un véritable coup de maître, mais son deuxième faisait preuve de quelques lacunes au niveau du rythme qui le rendaient tout de suite moins satisfaisant. Le problème n'est pas encore tout à fait résolu ici, puisque Lord of War est un film qui a beaucoup à dire, mais qui s'exprime d'une façon peu séduisante. Il existe ainsi deux extrêmes formels ici, d'une part de petits passages aux effets clinquants, comme le générique du début qui suit l'existence d'une balle, de sa fabrication en Amérique jusqu'à son introduction violente dans la tête d'un petit Africain, ou bien la séquence du démontage de l'avion. Et de l'autre, un vocabulaire visuel des plus ordinaires, presque au bord de l'ennui, qui conte d'une manière terne mais efficace la vie du protagoniste cynique. Entre ces deux partis pris, on cherche en vain un juste milieu, le genre de style unique qui faisait de Bienvenue à Gattaca un film beau à en mourir.
Ce désenchantement relatif se poursuit même jusqu'au contenu, dont le ton lucide risque aussi de museler notre enthousiasme. Le trafic d'armes est une affaire et juteuse et méprisable, tout le monde le sait. Ce constat sobre arrive jusqu'à la conscience du protagoniste, qui ne se fait point d'illusions sur l'aspect abjecte de son métier. S'il l'exerce quand même, c'est parce qu'il ne sait faire que ça et qu'il aime le faire. La question de la dépendance s'introduit alors comme le reflet plus ou moins subtil d'une déclinaison largement plus explicite (le frère drogué, un rôle auquel le pauvre Jared Leto ne semble plus pouvoir échapper depuis son tour de force dans Requiem for a Dream). Face à ce manque flagrant d'héroïsme ou au moins d'idéologie perverse, le propos du film n'atteint jamais l'impact émotionnel ou polémique qu'il aurait pu et dû avoir. Est-ce parce que nous ne voyons que très rarement le revers de la médaille : toutes les personnes qui meurent à travers la marchandise fournie par Yuri Orlov ? Ou bien, la voix off récurrente de ce dernier et la structure historique du récit, qui suit les grandes étapes de la politique internationale du dernier quart de siècle, rendent-elles la narration trop sage et académique ? Il est difficile de trancher et de savoir pourquoi le film n'est pas plus qu'un état des lieux désarmé et résigné.

Vu le 23 janvier 2006, à l'UGC Ciné Cité Bercy, Salle 22, en VO

Note de Tootpadu: