Titre original: | Cette sacrée vérité |
Réalisateur: | Leo McCarey |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 87 minutes |
Date: | 20 avril 1938 |
Note: | |
Jerry Warriner a passé quelques jours en Floride. C'est en tout cas ce qu'il veut faire croire à sa femme Lucy. Mais en rentrant chez lui, il découvre que son épouse s'est également absentée. A l'arrivée de Lucy, en compagnie d'Armand Duvalle, son professeur de chant, les suspicions et les accusations vont bon train. Les Warriner décident finalement de divorcer. Pendant les trois mois jusqu'à ce que le divorce soit valide, Lucy tombe amoureuse de Daniel Leeson, un brave gaillard de l'état d'Oklahoma, et Jerry fréquente la riche héritière Barbara Vance.
Critique de Tootpadu
Il nous aura fallu plusieurs visionnages de cette comédie subtile pour nous rendre, enfin, compte de son excellence. En effet, il manque à Cette sacrée vérité des scènes rocambolesques ou des quiproquos excitants, comme dans les meilleures comédies du genre des années 1930. Le scénario astucieux s'applique plutôt à garder les vrais enjeux de l'intrigue cachés, comme pour mieux tourner en dérision les différentes tentatives de séparation du couple. Grâce à la mise en scène tout en retenue de Leo McCarey, la tension sous-jacente du récit n'éclate jamais au grand jour dans cette comédie finement jubilatoire sur la guerre des sexes.
Les quatre mouvements de l'histoire (le divorce, l'affaire de Lucy, l'affaire de Jerry, les retrouvailles in extremis) s'agencent tous pour mieux souligner à quel point les Warriner s'aiment depuis le début. Le ton frivole et coquet de l'ensemble ne permet pas le moindre doute sur le dénouement heureux. Mais là où le style sophistiqué de McCarey excelle, c'est dans les trouvailles hautement comiques pour évoquer ces tourments romantiques. Pas assez d'une dernière étape à la tension érotique pétillante ou de quelques répliques fortement mémorables, le réalisateur s'appuie également sur des objets récurrents pour dynamiser un récit assez léger. Le rôle du chien et du chat comme trouble-fête et la confusion des chapeaux sont ainsi les symboles originaux d'une chamaillerie très divertissante.
Enfin, le jeu entre Irene Dunne et Cary Grant, tous les deux magnifiquement décontractés ici, produit des étincelles dont un autre film à l'histoire semblable, Indiscrétions de George Cukor, peut seulement rêver.
Revu le 13 mai 2008, au Quartier Latin, Salle 1, en VO
Note de Tootpadu: