Starship Troopers

Starship Troopers
Titre original:Starship Troopers
Réalisateur:Paul Verhoeven
Sortie:Cinéma
Durée:124 minutes
Date:21 janvier 1998
Note:
Au 24ème siècle, le jeune Johnny Rico s'engage dans l'armée à la fin de sa scolarité, afin de pouvoir prétendre au statut de citoyen dans une société planétaire largement militarisée et d'impressionner sa copine Carmen Ibanez. Alors que cette dernière est admise à la formation prestigieuse de pilote, Rico devra se contenter du rôle peu glorieux de soldat de l'infanterie. Dépité de ses échecs en camp d'entraînement, il pense à abandonner sa carrière militaire, lorsqu'une météorite envoyée par les insectes de la planète Klendathu anéantit sa ville natale Buenos Aires. Plus déterminé que jamais, Rico reprend du service et devra affronter un ennemi largement supérieur en nombre, que l'humanité pense cependant pouvoir vaincre, à cause de son absence d'intelligence stratégique.

Critique de Tootpadu

Paul Verhoeven est probablement le seul réalisateur de ces trente dernières années, qui peut se targuer de ne faire que des films de genre très populaires tout en gardant un point de vue clairement subversif. Chacun de ses films, à l'exception notable du trop conventionnel Homme sans ombre, détourne le discours de ces oeuvres invariablement très divertissantes pour en faire des satires cinglantes sur la perfidie de la nature humaine. Les personnages des films de Verhoeven font partie intégrante d'un système qui les exploite sans scrupules, mais dont ils savent également tirer profit d'une façon tellement égoïste et viscérale, que le fond moral habituellement véhiculé par Hollywood en est complètement corrompu.
Starship Troopers est le film le plus réussi du réalisateur à ce jour, capable d'associer un point de vue méchamment corrosif sur le pouvoir des médias et l'endoctrinement de la jeunesse dans une frénésie conformiste, autoritaire et militariste, à un spectacle de science-fiction de haut vol. L'humour ironique du scénario ne se leurre jamais sur la nature extrêmement triviale de l'intrigue. Mais le ton exacerbé de l'histoire participe justement à son détournement subtil. Verhoeven y pratique une fois de plus avec bravoure l'attaque de l'ennemi, ici une propagande de l'image et la glorification d'un idéal totalitaire, avec ses propres armes.
L'approche viscérale et bassement érotique de certaines scènes fait autant partie de cette stratégie, que l'emploi d'acteurs beaux mais peu talentueux ou les interruptions par ces petits films de promotion, qui brouillent volontairement la ligne entre l'information interactive et la transmission tendancieuse d'une propagande de guerre populiste. Ce mélange jamais innocent, mais constamment à la pointe d'un plaisir coupable extrêmement lucide, figure comme l'aboutissement avant l'heure et jusqu'à nouvel ordre de la démarche de Paul Verhoeven : un réalisateur qui évolue à l'intérieur d'un système qu'il démonte avec une perversion joyeuse simplement impressionnante !

Revu le 25 février 2008, en DVD, en VO

Note de Tootpadu: