
Titre original: | Homme sans ombre (L') |
Réalisateur: | Paul Verhoeven |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 108 minutes |
Date: | 20 septembre 2000 |
Note: | |
Dans un laboratoire souterrain secret, l'équipe du docteur Sebastien Caine travaille pour l'armée sur la formule qui permettrait de rendre l'homme invisible. Après avoir réussi à rendre une gorille invisible et d'inverser la transformation, Caine rêve de franchir le pas et de passer à des tests humains. Pour éviter l'ingérence du Pentagone, il se tait sur ses dernières avancées et convainc son équipe d'essayer lui-même la formule magique.
Critique de Tootpadu
A première vue, cette variation du thème éternel de l'homme invisible peut paraître comme un film presque indigne de Paul Verhoeven, une production commerciale efficace, mais sans la perspective mordante qui caractérise les autres films du réalisateur néerlandais. Cependant, le regard impitoyable de Verhoeven sur la perversion de la nature humaine s'affirme sensiblement au cours de la première partie du film. Ce n'est qu'après que les choses se gâtent et que L'Homme sans ombre correspond à sa réputation d'oeuvre mineure.
Le voyeurisme et plus précisément le déraillement de celui-ci, faute d'un objet ou d'un sujet visible, est au coeur de la dissection sociale par Verhoeven. Ses personnages évoluent dans un environnement très restreint, carrément coupé de l'extérieur, mais leur comportement n'est pas pour autant exempt de calculs égoïstes et fourbes. Le scientifique mégalomane devient certes le méchant redoutable au cours du film, mais les motivations des autres personnages sont loin d'être irréprochables. Pendant une bonne heure, nous assistons au spectacle vulgaire et mesquin, mais oh si jubilatoire, dont Paul Verhoeven détient le secret.
La suite est infiniment plus conventionnelle et ne sert plus qu'à déployer une panoplie d'effets spéciaux impressionnants. Lorsqu'il est temps de lutter pour la survie, les mécanismes sociaux sophistiqués, mais dépravés, se mettent en veille, pour laisser le devant de la scène à l'action. Ce déchaînement de la violence reste divertissant, en dépit de la longévité poussive de Caine. Mais il lui manque le piquant subversif qui rendait le début aussi passionnant.
Revu le 19 octobre 2007, en DVD, en VO
Revu le 26 août 2010, en DVD, en VO
Note de Tootpadu: