| Titre original: | Taken |
| Réalisateur: | Pierre Morel |
| Sortie: | Cinéma |
| Durée: | 93 minutes |
| Date: | 27 février 2008 |
| Note: | |
Critique de Tootpadu
Depuis bientôt sept ans, Luc Besson et sa société de distribution Europacorp se sont spécialisés dans le divertissement populiste et largement dépourvu d'intérêt artistique. De Yamakasi aux films de Xavier Gens, en passant par Banlieue 13 et Le Transporteur II, la production Besson type est un spectacle bourrin, qui, dans sa glorification de la violence comme seul moyen d'arriver à ses fins, fait appel aux instincts les plus bas chez un public qui n'est nullement plus sophistiqué. Taken s'inscrit parfaitement dans cette lignée d'oeuvres dont le seul maître mot est l'action.
Le scénario est en effet particulièrement risible avec ses répliques pompeuses et son intrigue tout droit sortie des années 1980. La croisade du personnage de Liam Neeson, un surhomme d'une force et d'une adresse à toute épreuve, qui arrive à s'extraire même de la situation la plus précaire imaginable, rappelle en effet ces baroudeurs aux gros bras d'une autre époque du cinéma, ces Schwarzenegger et Stallone jadis emblématiques, qui cassent tout avant de poser des questions. Toutefois, il faut reconnaître que la mise en scène de l'action est suffisamment rythmée pour ne pas ennuyer outre mesure. Dans l'enchaînement incessant de courses poursuites, de fusillades et de combats rapprochés, l'appel à la paranoïa la plus méprisable, faite de xénophobie et de racisme (cf. les originies albanaises et arabes des méchants), sur laquelle s'active inlassablement le scénario, passe légèrement à l'arrière-plan.
Objectivement très mauvais, Taken ne dépasse jamais son statut de sous-Frantic ridicule. Mais l'exagération sans retenue de son état d'esprit réactionnaire et sa confiance inébranlable en la suprématie narrative de l'action le rendent malgré tout passablement divertissant.
Vu le 5 février 2008, au Club de l'Etoile, en VO
Note de Tootpadu:
Critique de Mulder
Et si on faisait une suite à Commando avec Arnold Schwarzenegger et si, comme dans ce film, des méchants de la pègre enlèvent la fille du héros, qui est le seul à pouvoir la sauver en un temps limité. Et si on plaçait l’action à Paris, cela coûterait moins cher que de faire tourner en Asie ou Afrique. Oui, mais on a un problème : Schwarzenegger fait maintenant de la politique et ne joue plus. Ah oui, merde, il faut que l’on trouve un autre acteur et si possible un bon. On va lui proposer un bon cachet, la possibilité de reprendre son personnage, comme Le Transporteur, plusieurs fois. Ah oui, bien vu, on va demander à l'acteur qui jouait dans Darkman, Batman Returns, La Liste de Schindler et La Guerre des étoiles - La menace fantôme, que de vrais films. Mais vu nos petits films commerciaux, il va pas vouloir jouer pour nous ! Bah si, on va le payer très très cher et il va dire "oui", on va lui proposer un contrat pour plusieurs films en tant qu’acteur, voire en tant que réalisateur. Bien vu !
Voilà en gros, ce que l’on a pu retenir de notre enquête expliquant pourquoi un bon acteur comme Liam Neeson est venu se fourvoyer dans ce petit film d’action, made in eighteen. Une nouvelle fois ne vous attendez pas à un scénario bien travaillé, c’est du Luc Besson en petite forme et qui a, par moments, de vrais problèmes à trouver de nouvelles idées. Certes, ce réalisateur et producteur est pour moi l’un des plus doués que l’on ait en France. Mais j’aimerais bien que de temps en temps, il se creuse un peu plus les méninges pour nous proposer de vrais films d’action du genre Hitman et La Mémoire dans la peau.
Vu le 29 février 2008, au Gaumont Disney Village, Salle 16, en VF
Note de Mulder:
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