Juno

Juno
Titre original:Juno
Réalisateur:Jason Reitman
Sortie:Cinéma
Durée:96 minutes
Date:06 février 2008
Note:
Juno McGuff, 16 ans, n'en croit pas ses yeux lorsque le troisième test de grossesse qu'elle passe dans la journée s'avère également positif. Elle sait qui est le père, son ami Paulie Bleeker avec lequel elle avait couché une fois pour passer le temps, mais elle ignore quoi faire de l'enfant à naître. Après s'être décidée contre l'avortement, Juno souhaite donner son bébé à un couple adoptif. Elle a trouvé l'annonce de Vanessa et Mark Loring dans le journal et après les avoir rencontrés avec son père, elle est sûre qu'ils feront d'excellents parents pour son enfant. Mais il reste encore quelques mois jusqu'à l'accouchement, et cette solution idéale commence à se fissurer petit à petit.

Critique de Tootpadu

Entre le fait d'être dans l'air du temps et celui de le savoir et d'afficher cette modernité avec une ostentation permanente se situe parfois la différence entre un film novateur et prétentieux. Juno fait plutôt partie de la deuxième catégorie, tellement le moindre aspect y participe à souligner la supériorité formelle du film. En tant que reflet d'une génération, son discours peut rester valide, avec son expression d'une rébellion et d'une humanité douces, qui n'aspirent en fin de compte qu'à l'âme soeur, au prince charmant du genre peu conventionnel et décidé, mais néanmoins sincère. Ses qualités filmiques le placent cependant du côté des films d'un Alexander Payne, par exemple, grâce à son ironie distanciée et finalement inoffensive, ainsi qu'à sa forme profondément conventionnelle.
Le ton cinglant du premier film de Jason Reitman, Thank You For Smoking, est ainsi aussi absent de sa deuxième réalisation, que la perfidie jouissive avec laquelle se faisait remarquer Ellen Page dans Hard Candy l'est de son interprétation d'une adolescente, qui s'en sort un peu trop facilement du dilemme de la grosses à son âge. Le franc-parler de Juno et quelques altercations verbales plutôt savoureuses ne suffisent en effet pas à dissiper l'impression d'un film, qui ne quitte à aucun moment le terrain sûr et neutre du commentaire social conformiste. Le parcours de la jeune mère a beau être peu conventionnel, l'image qu'en donne ce film divertissant, mais point transcendant, est celle d'une étape comme une autre dans la lente définition de soi qu'est l'adolescence.

Vu le 3 décembre 2007, au Club de l'Etoile, en VO

Note de Tootpadu: