Vie d'artiste (La)

Titre original:	Vie d'artiste (La)
Réalisateur:	Marc Fitoussi
Sortie:	Cinéma
Durée:	108 minutes
Date:	05 septembre 2007
Note:

Cora Jaquet anime des karaoké, mais elle rêve de devenir une chanteuse de variété française à l'ancienne. Bertrand, un prof de français désabusé, peine a finir son deuxième roman. Et Alice s'épuise dans le doublage d'une série anime, alors qu'elle pense être faite pour tenir le haut de l'affiche sur les planches ou au cinéma.

Critique de Tootpadu

Tout le monde rêve d'être un artiste, mais tout le monde n'est pas assez doué pour percer dans son domaine. Il y a donc l'immense majorité qui est assez lucide pour ne pas poursuivre une carrière professionnelle et une minorité infime, adulée du public, qui arrive à vivre de son art. Et puis, l'espèce d'artistes en herbe la plus désolante, c'est celle qui s'acharne contre toute raison à se faire un nom. La Vie d'artiste parle de ceux-là, des ringards naïfs et attachants, auxquels il faut plusieurs coups durs avant qu'il se rendent compte que le bonheur et la satisfaction est plus près qu'il ne le pensaient.
Cette célébration de la médiocrité reste plutôt plaisante à regarder. Mais les frustrations répétées des trois protagonistes se transmettent un peu trop vite au spectateur, passablement écoeuré par ces personnages à la frontière entre l'amateurisme et une activité professionnelle très modeste. Le parti pris de ne montrer que très rarement l'artiste dans l'exercice de son art, au profit de tous les aléas de la vie quotidienne qui entourent sa pratique, rend le récit aussi banal que divertissant. Une suite plutôt soutenue d'idées pas vraiment originales maintient le rythme de la narration, mais n'enlève pas vraiment le ton un brin pesant qui plombe l'ensemble. Sans oublier une conclusion aux couleurs terre-à-terre, voire réactionnaires, qui promeut la suffisance la plus basique. En fin de compte, à quoi bon poursuivre un rêve inatteignable, si l'on peut tout aussi bien se contenter de satisfactions modestes, comme des relations sentimentales épanouies ou l'admiration d'un groupe de fanatiques ?
La mise en scène de Marc Fitoussi et l'interprétation d'une belle brochette d'acteurs (y compris la révélation des Chansons d'amour, Grégoire Leprince-Ringuet) s'accordent parfaitement dans leur solidité modeste avec les ambitions pas plus élevées de ce film plaisant, mais guère original.

Vu le 6 septembre 2007, à l'UGC Ciné Cité Bercy, Salle 13

Note de Tootpadu: