Planète Terreur

Planète Terreur
Titre original:Planète Terreur
Réalisateur:Robert Rodriguez
Sortie:Cinéma
Durée:105 minutes
Date:14 août 2007
Note:
Cherry Darling vient de plaquer son boulot de go-go danseuse. Sur son chemin hors de la ville, elle s'arrête au restaurant miteux de J.T. Hague. Elle y croise son ancien copain, l'irascible Wray. Ce dernier propose de l'emmener dans son camion. Mais des humains dégénérés, atteint d'une intoxication chimique, causent un accident et emportent la jambe de Cherry. A l'hôpital, la situation est également hors de contrôle, puisque l'infection a envahi tous les malades, qui commencent à dévorer le personnel soignant.

Critique de Tootpadu

La deuxième partie du diptyque Grindhouse, séparée de Boulevard de la mort à sa naissance internationale, correspond déjà plus à l'idée qu'on se fait d'une série B des années 1970 que l'essai anémique de Tarantino. En même temps, c'est justement sa référence ostentatoire au genre et à ses particularités visuelles qui diminue la prise de plaisir jouissive. Les moments de franche hilarité (le convoi improbable des rescapés) et d'effroi ou de dégoût (l'émasculation du mercenaire interprété par Quentin Tarantino) sont certes nombreux, mais ils ne suffisent pas tout à fait pour dissiper l'impression d'une grande inégalité, muselée par un dispositif artificiel.
L'esprit des divertissements éminemment populaires des années 1970 peut se manifester autrement qu'à travers une pellicule abîmée et des coupes chaotiques. Cependant, cet aspect principalement visuel est déployé en long et en large, sans en tirer un intérêt quelconque au niveau de l'expérience cinématographique. Le côté "trash" de l'intrigue n'a en effet nullement besoin de ces béquilles formelles pour exister. Elles opèrent davantage comme un voile encombrant, qui constitue une barrière gênante entre le spectateur et l'histoire délirante. Il y a certes des astuces ponctuelles, comme la disparition opportune d'une bobine entière, qui exercent un impact sur la narration. Elles démontrent aussi à quel point nous connaissons le déroulement de l'intrigue par coeur, au point de pouvoir nous passer de quelques revirements cruciaux. Mais c'est là l'exception dans un ensemble formel qui n'apporte vraiment pas grand-chose au film.
Abstraction faite du cahier de charges esthétiques superflu, Planète Terreur est un film d'horreur sanguinaire, aux références ironiques multiples. A commencer par tous ces héros des films emblématiques des années 1980, comme Jeff Fahey et Michael Biehn, ressortis de derrière les fagots. En quelque sorte, Bruce Willis appartient également à ce groupe d'acteurs, sauf qu'il a su garder sa carrière intacte jusqu'à nos jours. Mais la nouvelle garde n'est pas en reste, avec Rose McGowan, Freddy Rodriguez (qui termine ici une année de prestations très remarquées) et Naveen Andrews. Tout ce beau monde s'amuse visiblement dans cette intrigue survoltée, dont le maître-mot n'est pas la logique, mais le plaisir primaire du spectateur.

Vu le 3 septembre 2007, au Max Linder, en VO

Note de Tootpadu: