Nothing

Nothing
Titre original:Nothing
Réalisateur:Vincenzo Natali
Sortie:Cinéma
Durée:89 minutes
Date:29 août 2007
Note:
Dave est un perdant né, qui ne se rend pas compte, en égocentrique qui se respecte, que tout le monde se moque de lui. Andrew a une peur atroce de sortir de chez lui et d'affronter le monde extérieur. Fidèles amis d'enfance et co-locataires, les deux hommes se retrouvent face à des problèmes insurmontables, lorsqu'ils sont poursuivis par la police et que leur vieille baraque doit être démolie. C'est alors qu'une chose incroyable se produit : ils se retrouvent au milieu du néant.

Critique de Tootpadu

Le mythe du Pays de Cocagne a reçu un traitement intelligent dans cette comédie canadienne amusante, qui a toutefois mis quatre ans avant de sortir au cinéma en France. Un retard qui peut s'expliquer par la nature abstraite, voire absurde, d'une histoire néanmoins charmante.
Pouvoir faire tout ce qu'on veut à longueur de journée, occulter sans scrupules les mauvais souvenirs et les doutes qui minent l'existence : cette liberté d'action et de pensée illimitée n'est pas aussi souhaitable qu'il paraît. Ce sont les fondements mêmes de toute vie en communauté qui sont interrogés sur un ton léger ici. Comme ce fut le cas dans ses deux films précédents, Cube et Cypher, Vincenzo Natali s'amuse avec l'application pratique d'une idée théorique. Les manifestations de cette vie rêvée demeurent cependant agréablement immatures, au point d'inscrire Nothing sur la longue liste de films sur les trentenaires réticents à la responsabilité.
Le cadre minimaliste de l'univers parallèle est employé avec autant d'habilité par Natali que l'environnement bruyant et oppressant duquel les deux protagonistes s'échappent. Enfermé dans cette vieille maison surchargée, on sent bien l'influence de Terry Gilliam, pour lequel le réalisateur tourne le making-of de Tideland deux ans plus tard. La transition entre ces deux univers est également des plus étonnantes, sans avoir besoin d'une explication pesante. A moins de considérer l'après-générique comme un indice sur le comment du pourquoi de ce film philosophiquement divertissant.

Vu le 23 juillet 2007, au Metro, en VO

Note de Tootpadu: