Hostel Chapitre II

Hostel Chapitre II
Titre original:Hostel Chapitre II
Réalisateur:Eli Roth
Sortie:Cinéma
Durée:94 minutes
Date:11 juillet 2007
Note:
Beth et Whitney, deux filles américaines, suivent des cours de dessin à Rome. Elles partent à Prague, le temps d'un week-end, en emmenant Lorna, une camarade de classe très fleur bleue. Dans le train, elles rencontrent Axelle, qui leur parle des sources chaudes très relaxantes de Slovaquie. Sur un coup de tête, les trois jeunes Américaines la suivent, sans savoir que le petit village pittoresque où ils vont est également une destination de vacances infiniment plus gores.

Critique de Tootpadu

Et c'est reparti pour un tour de tortures gores sur des touristes insouciants. Le succès mondial de Hostel a en effet rendu cette suite indispensable, en tout cas en termes économiques. Car d'un point de vue cinématographique, ce doublon ne se démarque guère de son prédécesseur. Au point de reproduire, revirement par revirement, le schéma narratif du premier.
Le fond nihiliste, qui tire un plaisir abjecte de la souffrance de l'autre, s'est juste revêtu d'une parure plus sophistiquée ici. Parallèlement à la descente aux enfers des filles, le point de vue des tortionnaires est également montré. Le concept des riches en quête de sensations fortes perd par conséquent en termes de menace qui émane de l'inconnu, et gagne encore un peu plus en cynisme. Rien que la séquence des enchères, lourde de split-screens et autres excès formels, est représentative du plaisir que le réalisateur semble éprouver lorsqu'il peut orchestrer la bestialité. Mais en la rendant plus civilisée, Eli Roth détourne en quelque sorte la perversité; il lui confère presque un ton comique par ses surenchères sanguinaires (cf. l'exécution de la première fille).
Son film nous pose alors plus des problèmes d'ordre éthique que cinématographique. La forme très, voire trop soignée, jamais très loin de l'esthétique du clip, fournit en effet une base polie pour un spectacle éprouvant. Et encore, les scènes de torture manquent presque d'innovation dans la provocation du dégoût. A la limite, c'est même la page arrière du dossier de presse qui choque le plus, puisqu'elle annonce des charcuteries humaines finalement trop exagérées au sein du film. Non, le dilemme que pose le film, tout comme l'original et ce n'est là qu'une des nombreuses ressemblances, c'est de savoir si la vision d'une histoire cruelle et riche en clichés de tout genre (l'office du tourisme de la Slovaquie aura en effet fort à faire pour rétablir son image après ce nouveau dénigrement) vous procurera le moindre plaisir ou le frisson le plus infime.

Vu le 25 juin 2007, à la Salle Gaumont - Louis Feuillade, en VO

Note de Tootpadu: