Lookout (The)

Lookout (The)
Titre original:Lookout (The)
Réalisateur:Scott Frank
Sortie:Cinéma
Durée:96 minutes
Date:27 juin 2007
Note:
Avant son accident de voiture, le jeune Chris Pratt était la coqueluche de son école et un des meilleurs joueurs de hockey sur glace de sa région. Depuis, il souffre de troubles mentaux majeurs, qui lui rendent toute vie ordinaire sinon impossible, au moins difficile. Il habite avec Lewis, un non-voyant, et il travaille comme veilleur de nuit dans une petite banque locale. C'est à cause de cet emploi stratégique qu'il intéresse Gary Spargo et sa bande, qui planifient un casse pour la saison des récoltes.

Critique de Tootpadu

Les histoires qui prennent leur issue dans les troubles mentaux de leur protagoniste, on en a vu des dizaines depuis Memento, et même avant. L'enjeu principal de ces films est le traitement de cette anomalie, ainsi que son intégration au sein de l'intrigue. Pour son premier film en tant que réalisateur, Scott Frank, qui dispose déjà d'un très respectable bagage de scénariste, ne s'en sort pas trop mal sur ces deux tableaux.
D'abord, il évite raisonnablement les pièges de surexposition des symptômes de Chris Pratt. Suite à une introduction morcelée, qui transmet assez bien les difficultés au quotidien du héros, ce dernier évolue certes avec un handicap, mais sans que cette incapacité mentale ne prenne le dessus sur la narration. Dans ce sens, The Lookout est plus un conte moral qu'une étude mentale. Les choix face auxquels se trouve le héros n'ont pas de lien direct avec sa maladie, mais relèvent plutôt de l'éternelle décision à prendre entre le bien et le mal. Ce qui fait que, ensuite, les manifestations de l'état de Pratt restent à un stade assez flou. Le scénario ne nous laisse oublier à aucun moment que le cerveau de notre héros fonctionne différemment. Mais l'influence de cette particularité sur le fil de l'histoire est presque négligeable.
Dès lors, le film fonctionne comme un simple policier, pratiquement ordinaire. La solidité de la mise en scène n'est jamais mise en question, mais il manque au film une qualité exceptionnelle pour réellement intéresser. Le montage soit hasardeux (de nombreux faux raccords), soit agréablement fluide, interagit bien avec la bande originale adéquate de James Newton Howard. Et parmi les interprétations satisfaisantes, seul celle de Joseph Gordon-Levitt se démarque. Ce jeune acteur, excellent dans Mysterious Skin, campe ici un personnage autrement torturé. Il traduit avec subtilitié les frustrations de ce jeune adulte, qui est resté assez lucide pour se rendre compte que ses jours de gloire d'antan sont révolus.

Vu le 5 juin 2007, au Club Marbeuf, en VO

Note de Tootpadu: