Jean de La Fontaine Le défi

Jean de La Fontaine Le défi
Titre original:Jean de La Fontaine Le défi
Réalisateur:Daniel Vigne
Sortie:Cinéma
Durée:103 minutes
Date:18 avril 2007
Note:
En septembre 1661, Fouquet, le conseiller du roi et riche mécène des artistes de tout bord, est arrêté sur ordre de Louis XIV. Le ministre des finances, Colbert, veillera désormais à ce que plus personne ne fasse de l'ombre au régent suprême. Alors que la plupart des écrivains, comme Molière et Racine, acceptent les offres avantageuses du monarche, Jean de La Fontaine est le seul à s'offusquer de l'éviction de Fouquet. Pendant des années, il menera, à travers la critique détournée de ses fables, le combat pour l'art et pour son vieil ami, et contre la culture aseptisée de la cour.

Critique de Tootpadu

Le cinéma français aime bien rendre hommage aux grands écrivains de la patrie. A condition qu'ils aient exercé leur plume à une époque suffisamment révolue pour un film à caractère historique, avec tout ce que cela implique de faste dans la création des décors et des costumes. Après son contemporain qui a dû se prêter à la farce Molière il y a à peine deux mois, voici le maître des fables De La Fontaine, un cauchemar pour tout petit écolier qui se respecte, qui a les honneurs d'une sorte de biographie filmique.
Seulement "une sorte de", parce que ce premier film de Daniel Vigne pour le cinéma depuis presque vingt ans, et le succès du Retour de Martin Guerre, s'essaye à différentes approches sans réellement convaincre dans aucune d'entre elles. Le ton traduit bien cette incertitude des genres, trop enlevé pour être un drame, mais en panne d'éléments qui le pousseraient du côté de la comédie. De même, l'histoire cherche un peu vainement un point central à partir duquel s'articuler. L'opposition entre l'écrivain intransigeant dans sa loyauté envers Fouquet et le ministre Colbert, tout aussi intraitable, ne remplit en tout cas pas ce rôle. Pas plus que les galipettes avec Perrette ou la position de l'auteur dans le milieu littéraire de l'époque.
La mise en scène de Daniel Vigne est à l'image de son histoire : vague et sans point de vue précis. Le style visuel a tendance à privilégier des ordres de plans arbitraires, pourvus d'une unité minimale seulement grâce à une bande originale plutôt atypique et agréablement vive. Cette vivacité a par contre du mal à imprégner le film dans son ensemble, qui demeure résolument du côté du divertissement plaisant et sans conséquences.

Vu le 23 mars 2007, au Planet Hollywood Champs-Elysées

Note de Tootpadu: