Molière

Molière
Titre original:Molière
Réalisateur:Laurent Tirard
Sortie:Cinéma
Durée:121 minutes
Date:31 janvier 2007
Note:
En 1644, Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière, est arrivé au bout de son inspiration. Ses interprétations des grandes tragédies se font huer et sa troupe de théâtre étouffe sous le poids de créances impayées. Emprisonné à cause de ses dettes, le jeune comédien et auteur est libéré sur l'ordre de Monsieur Jourdain, un riche marchand, qui espère s'assurer des services de Molière pour séduire Célimène, une belle et jeune veuve mondaine.

Critique de Tootpadu

Cette comédie d'époque plaisante, mais loin d'être transcendante, ressemble tellement à une autre, désormais vieille de huit ans, qu'elle prend des allures de réplique à la française. Shakespeare in Love contait déjà les tribulations d'un écrivain à la renommée internationale à travers les siècles, en proie à des pannes d'inspiration et des problèmes d'argent, qui est sauvé in extremis par l'amour. Seuls le cadre et la langue changent dans ce jeu de piste pour retrouver les différentes sources d'inspiration des pièces de Molière.
Ce n'est cependant pas seulement le lien étroit avec la comédie frivole et sans conséquences de John Madden qui freine l'épanouissement de ce deuxième film de Laurent Tirard. A la mise en scène plate et superficielle de Mensonges et trahisons ... succède ici un excès d'académisme presque plombant. Peut-être intimidé par les décors somptueux de la demeure du riche Jourdain, Laurent Tirard ne se permet pas le moindre égarement, pas la moindre frivolité formelle pour aérer son récit. La narration fait par conséquent preuve d'une solidité appréciable, mais elle ne se distingue nullement des dizaines d'autres comédies françaises du même genre. Cette progression certaine dans le travail du réalisateur nous laisse dubitatifs sur la poursuite de sa carrière, quelque part entre l'ennui académique de son deuxième film et la banalité populaire du premier.
Enfin, la distribution prestigieuse s'en sort honorablement avec le scénario divertissant. Quelques contre-emplois savoureux égayent un peu l'histoire, comme Ludivine Sagnier en femme mondaine ou Fabrice Luchini en bourgeois éconduit. Bizarrement, le couple vedette se fait miner par des distractions visuelles : Romain Duris par deux cicatrices curieuses sur le front, et Laura Morante par le bout de ses seins qui sortent périodiquement du corsage. Que de telles banalités aient retenu notre attention, c'est bien là un testament au caractère inoffensif de ce film sans éclat.

Vu le 19 décembre 2006, au Planet Hollywood Champs-Elysées

Note de Tootpadu: