Illusionniste (L')

Illusionniste (L')
Titre original:Illusionniste (L')
Réalisateur:Neil Burger
Sortie:Cinéma
Durée:109 minutes
Date:17 janvier 2007
Note:
Enfant, le magicien en herbe Eisenheim est tombé amoureux de la jeune et belle Sophie, la duchesse von Teschen. Mais dans l'Autriche de la fin du XIXème siècle, ce n'est guère une alliance convenable et les deux adolescents sont séparés. Des années plus tard, Eisenheim revient à Vienne pour présenter les tours de magie prodigieux qu'il a appris pendant ses voyages en Asie. Son spectacle remporte un tel succès que même le prince héritier Leopold souhaite y assister. C'est alors qu'Eisenheim retrouve Sophie, la future épouse du prochain empereur. Ce dernier voit d'un mauvais oeil la popularité grandissante d'Eisenheim et la relation renaissante avec Sophie et fait arrêter le spectacle par son allié dévoué, l'inspecteur Uhl.

Critique de Tootpadu

Etrangement, la vie viennoise d'il y a un siècle n'est pas vraiment le cadre idéal pour baser une histoire prenante ou même passablement intéressante. Est-ce le snobisme typiquement autrichien, l'abus de respect devant le vieil empereur ou simplement un excès de strudel ? Toujours est-il que la plupart des films dont l'histoire se déroule à cet endroit et à cette époque-là, comme celui-ci et le récent Alma La fiancée du vent de Bruce Beresford, se distinguent par leur fadeur. Il faut le talent d'un Raoul Ruiz (Klimt) pour transgresser l'air de respectabilité narrative que paraît inspirer la capitale autrichienne, version fin de siècle.
Car l'histoire de ce doublon au Prestige de Christopher Nolan, sorti pratiquement en même temps, peine considérablement à prendre vie. Le retournement final, qui se veut plus astucieux qu'il ne l'est en réalité, n'apporte guère une perspective plus convaincante à l'intrigue fort conventionnelle, faite de jalousie et de jeux de pouvoir. L'équilibre entre les personnages n'est pas non plus des plus solides, à cause de la place importante que prend l'inspecteur, au détriment de tous les autres participants. Certes, Paul Giamatti campe un policier de moins en moins corrompu plutôt solide. Mais par la place centrale qu'il occupe au sein du récit, le développement des autres personnages manque de profondeur, faute de temps et d'autonomie.
Que reste-t-il d'intéressant alors ? Pour rester diplomates, disons que la photo est plutôt jolie, mais loin d'être exceptionnelle, avec ses effets de cadre voyants, et que la musique omniprésente de Philip Glass fait tout pour ne pas être oubliée. La mise en scène de Neil Burger n'est pas tout à fait anémique, mais un rythme prenant et une signature quelconque lui font défaut.

Vu le 6 février 2007, à l'UGC Ciné Cité Bercy, Salle 16, en VO

Note de Tootpadu: