Blood Diamond

Blood Diamond
Titre original:Blood Diamond
Réalisateur:Edward Zwick
Sortie:Cinéma
Durée:143 minutes
Date:31 janvier 2007
Note:
En 1999, le Sierra Leone est au bord d'une guerre civile. Le pêcheur Solomon Vandy tente de garder sa famille hors du conflit, lorsqu'il est pris prisonnier par les forces rebelles. En raison de sa force physique, il est envoyé dans les mines pour chercher des diamants. Les rebelles se servent en effet des pierres précieuses pour acheter des armes auprès de mercenaires, comme Danny Archer. Juste avant l'attaque de l'armée régulière, Solomon trouve un énorme diamant, qu'il a le temps d'enterrer avant d'être mis en prison. C'est là qu'il rencontre Archer, qui lui promet de le réunir avec sa famille, s'il l'emmène à la cachette du diamant.

Critique de Tootpadu

Edward Zwick et Phillip Noyce : même genre de film, même combat. En dépit d'un ancrage dans des faits réels plus récents que dans Au nom de la liberté, ce film-ci tente aussi vainement de s'approprier les fléaux de l'Afrique pour les traiter avec les meilleures intentions sur fond de divertissement commun. La défaillance narrative s'articule différemment ici, mais le résultat final n'est point plus satisfaisant. Aucune cible n'est trop noble pour ne pas être visé par cette aventure longuette. Pas assez du trafic des diamants sales, le scénario brouillon de Charles Leavitt s'attaque également au problème des enfants soldats, voire au tabagisme. Toute l'énergie qui est investie dans ces ambitions recommandables manque hélas ensuite dans le développement d'une intrigue prenante. Le plus gênant dans ce contexte n'est pas le passage continu d'un genre à l'autre (film d'aventures, de guerre, d'action, et drame social), mais l'épaisseur grandissante de la souche de clichés sous laquelle le film finit par étouffer.
L'impression initiale plutôt positive que les personnages nous inspirent se dégrade ainsi au fur et à mesure que l'intrigue progresse. Alors que la noblesse béate des uns (Solomon) et idéaliste des autres (la journaliste Maddy Bowen) arrive encore à charmer passablement, le caractère imprévisible de Danny Archer est déjà plus problématique. On aime bien sûr être surpris par des personnages au cinéma, mais le comportement d'Archer est si erratique et incompréhensible qu'il nous est très difficile de nous identifier à lui. Ses sautes d'humeur et ses changements de stratégie incessants déteignent négativement sur le film, qui ne trouve, lui non plus, réellement sa voie.
Le style de Zwick s'apparente d'ailleurs à celui de Noyce, par cette propension peu élégante à trop découper le flux narratif et à profiter abusivement des beautés visuelles de l'Afrique. Il devient vite fastidieux de compter tous les plans de coucher ou de lever de soleil, qui rythment très mollement le récit. De même, la tendance à céder invariablement au sentiment le plus banal ou au discours le plus pathétique enfoncent le film définitivement dans son autosuffisance.

Vu le 19 janvier 2007, à la Salle Warner, en VO

Note de Tootpadu: