Apocalypto

Titre original:	Apocalypto
Réalisateur:	Mel Gibson
Sortie:	Cinéma
Durée:	138 minutes
Date:	10 janvier 2007
Note:

Au Mexique du XVIème siècle, le jeune guerrier Jaguar Paw mène une existence paisible au sein de sa tribu. Lorsqu'un groupe de mercenaires sanguinaires envahit le village, Jaguar Paw arrive à mettre sa femme enceinte et son fils à l'abri, avant d'être capturé. Avec les autres survivants adultes de l'attaque, il est emmené à la ville. Pour calmer la colère des dieux, manifestée par une maladie contagieuse et la sécheresse, les dirigeants y procèdent à des sacrifices humains.

Critique de Tootpadu

Après la controverse autour de son film précédent et un été qu'il a passé sous les feux des médias, Mel Gibson nous revient avec un conte héroïque efficace. L'emploi de la langue maya y est avant tout le garant d'une authenticité trompeuse, puisque l'action se déroule selon des conventions très classiques. Gibson puise en effet profondément dans le passé du cinéma populaire, pour aboutir à une histoire divertissante, mais guère originale.
L'agencement du récit obéit ainsi à une structure plutôt prévisible en trois mouvements. Après une introduction presque molle qui met l'accent sur la virilité et les valeurs familiales au sein de la tribu du héros, l'attaque et la captivité prennent une place plus importante. La dernière heure est enfin consacrée à la fuite et au regain de pouvoir progressif du jeune guerrier. A chaque étape, les références sont multiples, de Spartacus jusqu'à Rambo, en passant par Amistad. Cette immersion constante dans les recettes éprouvées du cinéma d'action et d'esclavage empêche Apocalypto de prendre de l'envergure et une importance qui découlerait de ses propres mérites.
Car la maîtrise du rythme et de l'action n'obscurcit pas complètement les implications sociales du film. Outre un poids considérable qui est accordé à la prophétie de la petite fille - avec tout ce que cela implique de sous-entendus religieux -, le scénario célèbre surtout la loi archaïque du plus fort. Si Jaguar Paw et sa famille s'en sortent, c'est grâce à leur force et leur détermination. Dans ce contexte, le pouvoir de récupération du jeune guerrier pendant la poursuite borde presque au ridicule, alors que l'ingéniosité et le sang froid de sa femme sont déjà plus impressionnants. Rien que dans le rapport entre ces deux personnages se reflètent des préoccupations sociales, que nous ne partageons pas forcément, mais qui rendent ce film plus intéressant que la plupart des spectacles d'action ordinaires.

Vu le 15 janvier 2007, à l'UGC Lyon Bastille, Salle 2, en VO

Note de Tootpadu: