
Titre original: | Minority Report |
Réalisateur: | Steven Spielberg |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 145 minutes |
Date: | 02 octobre 2002 |
Note: | |
A Washington, en 2054, la société du futur a éradiqué le meurtre en se dotant du système de prévention / détection / répression le plus sophistiqué du monde. Dissimulés au coeur du Ministère de la Justice, trois extra-lucides captent les signes précurseurs des violences homicides et en adressent les images à leur contrôleur, John Anderton, le chef de la "Précrime" devenu justicier après la disparition tragique de son fils. Celui-ci n'a alors plus qu'à lancer son escouade aux trousses du "coupable"...
Mais un jour se produit l'impensable : l'ordinateur lui renvoie sa propre image. D'ici 36 heures, Anderton aura assassiné un parfait étranger. Devenu la cible de ses propres troupes, Anderton prend la fuite. Son seul espoir pour déjouer le complot : dénicher sa future victime ; sa seule arme : les visions parcellaires, énigmatiques, de la plus fragile des Pré-Cogs : Agatha.
(Source Yahoo Cinéma)
Critique de Mulder
Critique de Tootpadu
Steven Spielberg est sans l'ombre d'un doute un des réalisateurs les plus talentueux de ces trente dernières années. Toutefois, la majorité de sa filmographie et particulièrement la plupart de ses films que nous aimerions autrement sans condition souffre d'un défaut majeur, impossible à ignorer. Selon notre théorie, le roi indiscutable de Hollywood ne sait tout simplement pas finir ses films au même niveau proche du superlatif que les trois premiers quarts. La Liste de Schindler et A.I. sont atteints de ce fléau, et ce frère jumeau de l'histoire du robot qui rêvait être un garçon n'échappe malheureusement pas à la règle. Attention, nous ne prétendons pas à ce que cette règle officieuse et personnelle s'applique à tous les films de Spielberg, juste à ceux proche du chef-d'oeuvre qui finissent par une déception alors qu'ils étaient prédestinés à mieux. Cela ne concerne ni les quelques exemples d'oeuvres gentillettes (Arrête-moi si tu peux ou, on le craint, Le Terminal), ni les rares coups ratés, ni ceux que tout le monde considère comme des preuves de perfection, mais qui nous laissent assez froids (Les Dents de la mer, Rencontres du 3ème type), ni, pour finir, les deux, trois moments de grâce, du divertissement sans retenue (Jurassic Park, Duel) jusqu'à son coup de génie sur un sujet sérieux (La Couleur pourpre).
Quant à Minority Report, il constitue l'exemple parfait pour étayer cet avis personnel, puisqu'il dispose, tout comme A.I., d'un point précis à partir duquel le récit, et avec lui le film en entier, sombrent. Nous n'allons pas révéler cet élément crucial de l'histoire, mais l'expérience répétée de nous voir complètement décrocher à partir de cet instant-là, de ne trouver presque plus rien d'intéressant par la suite, nous réconforte dans notre point de vue. Pourquoi quelqu'un qui dispose d'un tel génie de conteur et d'inventeur d'images tombe chaque fois, ou presque, dans le même piège restera pour toujours un mystère à nos yeux. Car même si le dénouement mou et consensuel est probablement dû au scénario, voire à la nouvelle originale, la mise en scène si puissante auparavant ne fait rien pour le relever.
Il n'empêche que les premières 105 minutes du film sont simplement magnifiques, surtout lors des nombreuses scènes d'action. D'un style visuel très contrasté et travaillé, le film traduit presque parfaitement le monde imaginaire dans lequel l'histoire se déroule. Avec l'absence de meurtres grâce au programme "pré-crime" contraste un monde parallèle de drogues, de trafics d'organes, de publicités personnalisées incessantes. Ce côté sombre paraît à chaque instant en filigrane, à travers une photographie incroyablement froide et dénaturée. En effet, encore plus que la musique efficace et entraînante, les effets spéciaux bluffants, et la mise en scène constamment inspirée, le travail du chef-opérateur Janusz Kaminski est la véritable vedette du film, le champ sur lequel tous les éléments peuvent prospérer jusqu'à leur essoufflement prématuré une demie-heure avant la fin.
Si l'histoire, et dans son sillage le film tout entier, avaient pris un tournant différent à ce fâcheux point - car à la différence avec A.I., celui-ci n'aurait pas fonctionné s'il avait simplement fini à cet instant - Minority Report aurait pu être un chef-d'oeuvre incontesté du genre. Mais dans l'état, la fin décevante laisse à chaque nouvelle vision un arrière-goût amer du plus mauvais effet, c'est qui est évidemment fort dommage !
Revu le 23 août 2004, en DVD, en VO
Revu le 29 mai 2008, en DVD, en VO
Revu le 16 mars 2010, en DVD, en VO
Note de Tootpadu: