X Men L'affrontement final

Titre original: | X Men L'affrontement final |
Réalisateur: | Brett Ratner |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 104 minutes |
Date: | 24 mai 2006 |
Note: | |
Le vent a tourné pour les mutants : le président est désormais de leur côté et il a même nommé un ministre responsable des affaires les concernant. La panique qui saisit la communauté est par conséquent grande, lorsque la découverte d'un sérum miracle, capable de neutraliser les pouvoirs surhumains, est annoncée. Alors que Magneto y voit l'ultime affront qui lui permettra de déclencher la guerre contre les humains, son ennemi de longue date, le professeur Charles Xavier, et ses élèves mutants cherchent en vain d'enrayer la crise.
Critique de Mulder
Quand les studios Warner ont proposé à Bryan Singer de
mettre en scène Superman returns, celui-ci a saisi l’offre et ne put donc réaliser ce troisième épisode devant conclure la trilogie X men. Beaucoup de cinéastes furent sollicités et le choix se porta sur Brett Ratner, réalisateur des calamiteux Rush hour 1 et 2. Son arrivée fut pris par beaucoup comme une gageure et un moyen de clore dans le chaos le plus total une brillante aventure marvellienne. Pourtant après avoir vu ce film hier soir, je peux maintenant assurer que Brett Ratner réussit où malheureusement Bryan Singer n’avait pas réussi : faire de gigantesques scènes d’action, s’appuyer sur des effets spéciaux brillantissimes, et surtout réussir une adaptation de comics aussi brillante que le Superman
de Richard Donner, le Batman de Tim Burton et le Spiderman 2 de Sam
Raimi.
Les idées sont tellement nombreuses dans ce film qu’elles
imposent un respect total envers ce réalisateur qui nous permet de voir enfin une Sentinelle (cf les comics X men), de nouveaux personnages comme le Fléau (moyennement réussi comparé au mastodonte du comics), de angel (une réussite exemplaire annonçant le futur Superman…), et surtout le Fauve (excellente prestation d’acteur et personnage qui mériterait un film à lui tout seul).
Mon attention principale fut également tournée vers le personnage de la femme fatale parfaite, le Dark Phoenix (aka Jean Grey). Famke Janssen signe avec ce personnage une de ses meilleures compositions et se révèle être la pire des créatures féminines vu dans un film… Sa colère sans fin lui permit de mettre fin de façon temporaire à l’existence du professeur Xavier…. Le personnage de leader joué dans les précédents film par le cyclope revient dans ce film à Wolverine. La scène se passant dans un futur anticipé et celle du combat en pleine forêt montrent que ce personnage a une richesse et une véritable profondeur.
Le véritable thème de ce film sur la mutation génétique est de
savoir si un mutant peut être considéré ou non comme un humain malade. La réponse est bien entendu non et ce film se révèle un film humaniste et surtout montrant que notre différence fait notre force. Nous devons nous accepter tel que nous sommes et même si nous ne sommes pas les meilleurs nous avons tous nos spécificités, nos propres talents, blessures secrètes qui nous poussent à nous améliorer en permanence….
X men 3 est un film brillant à ne surtout pas rater au cinéma,
un film pour tous les fans de comics Marvel, de film d’action
intelligent et ne prenant pas les spectateurs pour des moutons (tel ce fut le cas du stupide Da Vinci Code), d’effets spéciaux excellents, soit pour tout le monde.
Petite note, attendez la dernière scène du film se trouvant
après le générique de fin de ce film car elle est annonciatrice d'un épisode 4.
Vu le 24/05/06 à 20h20 salle 01 au Gaumont du Disney village
Note de Mulder:
Critique de Tootpadu
La conscience politique est toujours de mise dans ce troisième volet d'une franchise presque de plus en plus intéressante. Le passage du flambeau entre Bryan Singer et le plus modeste Brett Ratner s'est déroulé pratiquement sans accrocs, à notre grand soulagement. Au contraire, Ratner, plus terre à terre dans sa mise en scène, permet à l'histoire et ses implications d'occuper le devant de la scène. Les rares scènes d'action sont ainsi d'une force tonitruante redoutable, mais elles apparaissent plus comme les passages obligés d'un blockbuster d'été que les points forts d'un film plus retors finalement. Et même l'intérêt principal des mutants, de découvrir leurs pouvoirs incroyables, recule confortablement au profit d'un scénario qui joue pleinement la carte de la minorité persécutée.
La voie pour la lecture d'une revendication gaie dans ces adaptations grand public d'un comics a été ouverte au plus tard par X Men 2. Mais cette piste d'interprétation peut s'appliquer encore plus merveilleusement dans ce troisième volet qui, bizarrement, a été réalisé par un hétéro. Certes, il n'est jamais ouvertement question d'homosexualité dans l'histoire, mais le rapprochement peut se faire sans mal à partir de quelques éléments charniers. Ainsi, les parallèles sont nombreux entre le traitement des mutants dans le film, et l'évolution récente de l'acceptation des gays, lesbiennes et autres orientations sexuelles minoritaires. Le raz-de-marée des mariages homos et l'élection de personnalités gaies à des postes de responsabilité rappellent directement le climat d'accalmie relative qui règne au début du film. Mais qu'arriverait-il si les recherches génétiques aboutissaient à l'identification du "gène de pédé" et, plus tard, à un moyen d'inverser l'orientation ? Le déroulement du scénario nous paraît comme une hypothèse possible sur les conséquences qu'un tel événement pourrait entraîner ... Evidemment, d'autres minorités persécutées ou juste hypocritement admises peuvent revendiquer l'un ou l'autre des faits imaginés au cours du film, mais dans son ensemble, que ce soit à travers des répliques emblématiques ou des détails parlants (la présence encore et toujours d'Ian McKellen et la composition de son armée de parias), le film invite particulièrement une lecture du point de vue gay.
Du coup, la stratégie prônée par le brave professeur Xavier devient honteuse et méprisable, le genre d'attitude lâche qui cherche à tout prix un compromis, faute d'avoir assez de poids face à un adversaire majoritaire. Cet Affrontement final, qui n'en est pas bien sûr, calculs mercantiles obligent, figure alors parmi les très rares grosses productions hollywoodiennes où les méchants ne sont pas seulement décrits avec application, mais où, en fin de compte, on serait presque tenté de choisir leur camp, tout anarchiste et mégalo qu'il soit ! Le ralliement à la cause sécessionniste est plus timide ici que dans le récent V pour Vendetta, mais ce deuxième engouement pour les forces anticonformistes en si peu de temps nous donne bien l'espoir d'un changement de point de vue fictif, sous réserve du respect de l'ordre économique évidemment. Hollywood n'aura sans doute point de scrupules de vendre un peu d'anarchisme filmique, à condition qu'il rapporte et qu'il se fasse rattraper à temps par les conventions narratives.
Car tout entiché d'un air de contre-culture qu'il soit, X Men - l'Affrontement final n'hésite cependant pas à répondre présent dès qu'il s'agit de garantir la survie de son espèce, la franchise minutieusement ciblée. Rien que son empressemet de faire disparaître et ensuite réapparaître bon nombre de personnages, jusque dans l'après-générique, l'inscrit parfaitement dans la lignée des séries de films qui continueront imperturbablement, tant que le succès public est au rendez-vous. Oui, cette tricherie consciente avec le spectateur va même jusqu'à mettre la viabilité de l'enjeu principal de l'histoire en question. Tous les mutants massacrés ou rendus impuissants (tiens, encore un moyen de mise à l'écart des gays) cette fois-ci vous divertiront donc sans faute dans X Men 4 qui verra certainement le jour d'ici 2009.
Enfin, ce sont les petits détails qui rendent le film également un plaisir cinématographique. Comme la distribution toujours aussi prestigieuse, même dans les petits rôles, et une bande originale qui a échangé l'excès bruyant de John Ottman contre la solidité pêchue de John Powell, un compositeur auparavant très moyen à de rares exceptions près (Pluto Nash).
Vu le 28 mai 2006, à l'UGC Ciné Cité La Défense, Salle 3, en VO
Note de Tootpadu: