Camping à la ferme

Camping à la ferme
Titre original:Camping à la ferme
Réalisateur:Jean-Pierre Sinapi
Sortie:Cinéma
Durée:92 minutes
Date:29 juin 2005
Note:
Pour purger une peine de travaux d'intérêt général, six jeunes de la cité parisienne débarquent avec leur accompagnateur dans un village paisible. Alors que madame la maire s'efforce de faire de ce projet pilote un succès populaire et politique, les différences culturelles ne tardent pas de mettre en péril les vacances forcées des jeunes.

Critique de Tootpadu

Sans être un succès commercial, cette petite comédie a néanmoins réussi à coiffer sur le poteau L'Amour aux trousses, une production française bien plus prestigieuse, avec la nouvelle coqueluche du cinéma cocorico, Jean Dujardin, sortie la même semaine, et déjà disparue des affiches quinze jours plus tard. Elle a beau pas non plus être une réussite artistique, mais cette revanche de la tranche démographique bien ciblée dans une saison qui voit les films sortir et tomber comme les mouches est tout de même sympathique.
C'est justement là que ce troisième film de Jean-Pierre Sinapi trouve trop rapidement ses limites. En promouvant une image positive, voire naïve, de la cité et des difficultés de ses habitants, il se contente modestement d'être gentil. Nous ne voyons ainsi rien des faits ou des traits de caractère qui ont emmenés les jeunes devant le juge, alors que les situations pour célébrer l'altruisme et la diversité des cultures ne manquent pas. A croire qu'en descendant de leur camionnette une fois arrivés à Paris, ces petits malfrats deviendront de bons citoyens. Le trait pour décrire cet état de fait n'est peut-être pas trop épais, puisqu'il se permet de dévoiler également les imperfections de la population campagnarde. Mais la trame est bien trop prévisible et truffée de clichés pour aspirer à autre chose qu'un divertissement regardable.
Les différences culturelles ont beau être affichées à tout bout de champ, il en va autrement avec l'identité sexuelle. Tandis que l'amour des femmes pour les femmes est au mieux une source de rigolade, l'homosexualité masculine n'obtient même pas les honneurs d'être explicitement nommée. Un comportement moins frileux aurait été préférable, surtout après le personnage gay de Jalil Lespert dans Vivre me tue, le film précédent de Sinapi, dont la présentation, à défaut du comportement, était bien moins complexée.

Vu le 18 juillet 2005, à l'UGC Ciné Cité Les Halles, Salle 15

Note de Tootpadu: