Electrick children

Electrick children
Titre original:Electrick children
Réalisateur:Rebecca Thomas
Sortie:Cinéma
Durée:96 minutes
Date:26 juin 2013
Note:
Rachel est la fille aînée d’une famille de mormons, qui vit retirée sur une ferme dans l’état de l’Utah. Le jour de ses quinze ans, elle fait la découverte d’un magnétophone dont son père se sert pour enregistrer les professions de foi. Une nuit, elle va chercher sa cassette en cachette, quand elle tombe sur une chanson de rock qu’elle écoute dans un état d’extase. Son frère Will vient interrompre cette expérience nouvelle et les deux adolescents sont de surcroît surpris par leur mère. Quelques mois plus tard, Rachel découvre qu’elle est enceinte. Elle est convaincue d’être l’élue de Dieu qui portera son enfant, grâce à une immaculée conception.

Critique de Tootpadu

Et une bonne surprise supplémentaire en ce troisième jour de festival, par le traitement du fanatisme religieux sous l’angle de la folie douce. Après avoir procédé à un dépaysement radical en nous emmenant sur cette ferme hors de la civilisation et presque hors du temps, Electrick children s’envole vers un élan de liberté pour son personnage principal angélique, qui aurait aisément pu finir comme une descente aux enfers.
Le film fonctionne en grande partie grâce à l’innocence de Rachel, qui goûte à bon nombre de tentations sans jamais succomber au péché. Son exploration du monde extérieur, sous forme d’une déambulation à travers la capitale du faire-semblant américain, Las Vegas, relève du conte de fées, ni trop aigre, ni trop sucré. Les quelques moments comiques du film naissent du décalage manifeste entre ces fanatiques habillés comme les personnages de « La Petite maison dans la praire » et un style de vie plus mondain dans le monde réel. La démarche d’adaptation à ces nouvelles influences impures s’opère cependant tout en préservant une part de mystère dans l’odyssée de cette fille illuminée, dont on ne saura jamais comment elle a fait pour tomber enceinte.
De rares écarts formels un brin trop poétiques à notre goût mis à part, la mise en scène de Rebecca Thomas se montre engageante et suffisamment neutre pour ne pas tomber dans la raillerie à l’égard de ses personnages sortis d’un autre monde. Son portrait de l’univers mormon rappelle certes d’autres films récents sur les sectes, comme Martha Marcy May Marlene de Sean Durkin, mais sans trop en accentuer le côté abusif. L’oasis rétrograde de la ferme est au contraire la source de la croyance, qui permettra à Rachel de traverser miraculeusement les épreuves pour trouver une figure paternelle idéalisée, qui n’existe que dans son imagination.

Vu le 3 septembre 2012, au Casino, Deauville, en VO

Note de Tootpadu: