Affaire Rachel Singer (L')

Affaire Rachel Singer (L')
Titre original:Affaire Rachel Singer (L')
Réalisateur:John Madden
Sortie:Cinéma
Durée:113 minutes
Date:15 juin 2011
Note:
En 1965, les trois agents israéliens Stephan, David, et Rachel Singer sont envoyés à Berlin Est, afin d’y retrouver la trace de Dieter Vogel, le chirurgien du camp d’extermination de Birkenau. Leur mission consiste en la capture du criminel de guerre et en son envoi clandestin en Israël, où il doit être jugé pour les atrocités qu’il a commises. Trente ans plus tard, Sarah, la fille de Rachel et Stephan, présente son livre sur ces événements historiques, qui ont fait des trois membres de l’équipe des héros nationaux.

Critique de Tootpadu

« Quand la légende est plus belle que la réalité, imprimez la légende. » Cette réplique du chef-d’œuvre de John Ford, L’Homme qui tua Liberty Valance, pourrait convenir au nouveau film de John Madden, un retour gentiment démodé, mais contre toute attente d’une efficacité redoutable, aux films sur la chasse aux criminels nazis, à la mode dans les années 1970, avec Marathon man de John Schlesinger et Ces garçons qui venaient du Brésil de Franklin J. Schaffner. A travers une construction narrative minutieusement élaborée, mais jamais pédante, le réalisateur nous conte une histoire complexe, dont le véritable enjeu n’est pas la capture du boucher de Birkenau, mais les séquelles que cette mission cruciale a laissées auprès des trois agents secrets israéliens. Nullement intéressé par les problèmes actuels de l’état juif, puisque l’action se termine il y a treize ans, La Dette est avant tout un film de genre haletant et intelligent, qui emprunte avec une intensité croissante les bifurcations insoupçonnées de cette affaire fictive.
Les premières minutes du film sont en effet si riches en revirements et coups de théâtre tragiques qu’il paraît fort improbable qu’il reste d’autres révélations pour la suite. De cette impasse dramatique, le scénario se défait avec une élégance éloquente, en élaborant un labyrinthe dans le temps, que le montage remarquable de Alexander Berner agence sans tomber dans les pièges habituels des intrigues qui se basent sur des retours en arrière inutilement épiques. Débarrassés très tôt de l’incertitude de savoir ce que les personnages sont devenus, nous pouvons désormais orienter toute notre attention sur la quête du pourquoi. La réponse à cette question a beau ne pas être aussi palpitante que le chemin qui y a mené, la mise en scène de John Madden fait pour une fois preuve ici d’une maîtrise, qui justifie amplement la première sortie au cinéma en France d’un de ses films depuis le lamentable Capitaine Corelli il y a presque dix ans.
Il manque certes une raison d’être à ce film, qui ose malgré tout se frotter à un sujet historique quelque peu anachronique ces temps-ci. Il est ainsi moins en phase avec notre époque effrayée par le terrorisme que l’autre épopée de ces dernières années, qui voyait le combat solitaire d’Israël à travers des yeux américains : Munich de Steven Spielberg. Et le dénouement n’est guère à la hauteur de la montée en puissance de la tension narrative. Mais dans l’ensemble, des thèmes musicaux méconnaissables de Thomas Newman jusqu’aux interprétations d’une continuité surprenante d’une génération à l’autre, La Dette constitue un divertissement de qualité comme on n’en attendait plus de la part de John Madden.

Vu le 1er septembre 2010, à la Salle Pathé François 1er, en VO

Note de Tootpadu:

Critique de Mulder

Ce film est le premier que je vois lors du second festival du cinéma américain de Deauville couvert par notre site.

L'histoire du film raconte les déboires d'une équipe du Mossad pour kidnapper un tortionnaire allemand dans les années 1960. De nos jours, en 1997, nous retrouvons ces deux hommes et cette femme. Ces trois héros n'en sont pas vraiment et le poids du passé va avoir une influence néfaste sur eux dans le présent. Cet honnête divertissement n'apporte rien de nouveau au genre, mais se laisse regarder avec un certain plaisir notamment par le jeu convaincant de Sam Worthington et de Helen Mirren.

Le sujet de la recherche des tortionnaires allemands est un thème récurrent du cinéma. Dommage que le scénario manque de rebondissements. Suite au succès de Inglorious Basterds et de sa traque des nazis, on ne doute pas un instant que d'autres films vont surfer de nouveau sur cette la vague de cette thématique.

De film en film, Sam Worthington s'impose comme l'un des acteurs américains les plus observés du moment. Sa présence dans ce film montre qu'il souhaite mener de front les films hollywoodiens et indépendants. Ce n'est que plus flatteur à son égard et montre qu'il a toutes les cartes en main pour s'imposer tout en haut du star système.

Vu le 4 septembre 2010, au Morny, Salle 1, Deauville, en VO

Note de Mulder: