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FrançaisDeces - Robert Altman
Par Tootpadu, 21 novembre 2006
Le monde du Septième art est en deuil ce soir, après le décès à l'âge de 81, le 20 novembre à Los Angeles, d'un des plus grands réalisateurs américains des trente dernières années, si ce n'est un des plus grands tout court !Robert Altman nous a quittés, et même si cette nouvelle n'a finalement rien de surprenant en vue des nombreuses rumeurs sur sa santé chancelante depuis un an, l'optimisme dont il faisait preuve lorsqu'il acceptait son Oscar d'honneur amplement mérité il y a neuf mois seulement, laissait espérer que cet homme de cinéma infatigable allait continuer sur sa nouvelle lancée.
Car la carrière de Robert Altman était particulière en ce que le réalisateur a su renaître d'une façon impressionnante au moins deux fois, à dix ans d'intervalle. Arrivé au long-métrage de fiction sur le tard, vers ses 45 ans, Altman avait connu une première période glorieuse entre MASH en 1970 et Nashville en 1975, avec des oeuvres majeures comme John McCabe et Le Privé. Le succès lui échappait plutôt par la suite, en dépit d'oeuvres géniales, mais généralement mal aimées, comme Un mariage, Streamers et Fool for Love. Le grand retour du maître s'est opéré avec The Player en 1992, suivi de près de Short Cuts. Une petite baisse de régime de cinq films plus tard, Robert Altman a su boucler sa filmographie en beauté avec trois films majeurs à la suite:
Gosford Park
Company
The Last Show qui sortira en France sous peu, hélas de façon posthume
Un des meilleurs observateurs satiriques de cette nation contradictoire que sont les Etats-Unis, Robert Altman avait été nommé à sept reprises aux Oscars, avant de recevoir un Oscar d'honneur cette année. Il était un des rares cinéastes à accomplir le grand chelem des trois grands festivals européens (Palme d'Or pour MASH, Lion d'Or pour Short Cuts, Ours d'Or pour Buffalo Bill et les Indiens). C'est donc un des plus grands réalisateurs que nous perdons, un homme remarquable que j'ai eu l'immense plaisir de voir à Cannes au début des années 1990, lorsque le festival lui rendait hommage à travers une rétrospective.