Titre original: | Thank you for smoking |
Réalisateur: | Jason Reitman |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 91 minutes |
Date: | 13 septembre 2006 |
Note: | |
Nick Naylor est le roi des discussions qui tournent en sa faveur. Ou plutôt qui tournent en faveur de son employeur, l'industrie du tabac, qui se sert de ses talents pour embrouiller l'opinion publique. Mais ce travail aussi lucratif que moralement suspect le met en position difficile face à son fils Joey, que son ex-femme tente de monter contre lui. Heureusement que Nick peut se ressourcer dans les bras de la belle et jeune journaliste Heather Holloway qui prépare un article-vérité sur lui, et qu'il trouve un encouragement infaillible lors des réunions avec ses collègues de l'industrie de l'alcool et des armes.
Critique de Tootpadu
Le tabagisme actif et passif nuit gravement à la santé. Fumer tue. Personne ne devrait plus douter de ces faits scientifiques avérés et pourtant bêtement ignorés par des millions de fumeurs qui raccourcissent leur espérance de vie avec chaque cigarette. Le but de cette comédie ironique n'est d'ailleurs pas tellement d'informer ou d'accuser à la manière de Tabac la conspiration. Son approche s'apparente davantage à celle de Révélations de Michael Mann, la maestria esthétique en moins, et un recul satirique en plus.
L'accent dans Thank you for smoking repose en effet plutôt sur la première partie du titre et ses implications que sur une énième croisade contre un fléau sociale que toute personne censée aurait dû laisser derrière elle depuis des années. Ce premier film du jeune Jason Reitman, fils du réalisateur à la carrière en perte de vitesse catastrophique, s'inscrit dans la longue galérie des miroirs qui déforment malicieusement l'idéal américain. Pour ce faire, le scénario vise à peu près dans toutes les directions, vers le pouvoir des lobbyistes et celui d'une industrie au bras très long, vers les imperfections du système politique, vers la multiplicité des dangers vitaux qui dépassent la simple dépendance à la nicotine, vers une presse et une économie du divertissement peu scrupuleuses, etc., etc.
Râleur, mais pas vraiment mordant, le film se laisse suivre avec un certain plaisir, en dépit de quelques tics de la mise en scène. Il est en effet nullement étonnant de constater que Reitman voue une admiration à L'Arriviste d'Alexander Payne, puisqu'il se sert des mêmes dispositifs narratifs (la voix off sur l'arrêt sur image notamment). Il n'atteint cependant pas la méchanceté jouissive des aventures de Tracy Flick, et se place plutôt du côté de la critique un peu trop vaste des dérives du style de vie américain à la American Dreamz.
Vu le 24 août 2006, au Planet Hollywood Champs-Elysées, en VO
Note de Tootpadu: