Deces - Alain Resnais

Par Tootpadu, 02 mars 2014

Le réalisateur français Alain Resnais est décédé hier à Paris. Il était âgé de 91 ans. L’un des derniers monstres sacrés du cinéma français, issus de la génération de la Nouvelle Vague, dont il ne reste désormais plus que Godard, Rivette et Varda, Alain Resnais a su marquer profondément l’art filmique à travers des œuvres aussi singulières que Hiroshima mon amour, L’Année dernière à Marienbad, Providence et Smoking / No smoking.

 

Elève d’une des premières promotions de l’Idhec pendant l’Occupation dans la section montage, Alain Resnais frappe très tôt les esprits grâce à ses courts-métrages, comme Les Statues meurent aussi et Nuit et brouillard. Il signe son premier long-métrage en 1959 avec Hiroshima mon amour, écrit par Marguerite Duras et interprété par Emmanuelle Riva. Après ce début magistral, il poursuit avec le même sens aigu des possibilités formelles et narratives du cinéma à travers L’Année dernière à Marienbad, écrit par Alain Robbe-Grillet et interprété par Delphine Seyrig, Muriel ou le temps d’un retour, toujours avec Seyrig, La Guerre est finie, écrit par Jorge Semprun et interprété par Yves Montand, ainsi que Je t’aime je t’aime avec Claude Rich.

 

Alain Resnais continue de privilégier la qualité à la quantité dès les années 1970, à travers Stavisky avec Jean-Paul Belmondo, Providence avec Dirk Bogarde, Mon oncle d’Amérique avec Gérard Depardieu et La Vie est un roman avec Vittorio Gassman. A partir de L’Amour à mort en 1984, le réalisateur entame une longue et fructueuse collaboration avec Sabine Azéma et Pierre Arditi, qui se poursuivra avec les deux comédiens par le biais de Mélo, Smoking / No smoking, On connaît la chanson, Pas sur la bouche, Cœurs, Vous n’avez encore rien vu, ainsi que Azéma seule dans Les Herbes folles et Aimer boire et chanter, son dernier film qui sortira le 26 mars prochain. Pendant cette période de trente ans, Resnais n’avait faussé compagnie à ses acteurs fétiches que pour I want to go home avec Gérard Depardieu.

 

Alain Resnais avait été nommé à dix-sept reprises aux César, respectivement huit fois en tant que Meilleur réalisateur et pour le Meilleur Film, ainsi qu’une fois pour le Meilleur scénario adapté. Au fil des cérémonies, il avait gagné cinq César et un César d’honneur en 1981. Au festival de Cannes, il avait remporté le Grand Prix pour Mon oncle d’Amérique. A celui de Berlin, il avait reçu un Ours d’argent pour Smoking / No smoking. Et à celui de Venise, le Lion d’or pour L’Année dernière à Marienbad, un Lion d’argent pour Cœurs et un Lion d’or d’honneur pour l’ensemble de son œuvre en 1995. Alain Resnais avait été marié à Florence Malraux, fille de l’écrivain André Malraux, et à l’actrice Sabine Azéma.