Festivals - PIFFF 2013

Par Mulder, 18 novembre 2013

1)) En compétition :

All Cheerleaders Die (2013) (90 mns)


Réalisateur : Lucky McKee, Chris Sivertson
Pays : Etats-Unis
Résumé: Une lycéenne rejoint l'équipe de pom-pom girls et part bientôt dans une croisade violente et surnaturelle contre les garçons de l'équipe de football...
Infos : Les horror geeks Lucky McKee (May) et Chris Sivertson (I Know Who Killed Me) se remémorent leur « première fois » avec All Cheerleaders Die, remake « professionnel » de leur œuvre de jeunesse homonyme tournée en 2001. Avec une ironie mordante et outrancière, ils brocardent sans ménagement les valeurs d'une société américaine misogyne et sexiste.

Animals (2012) (94 mns)
 
Réalisateur : Marçal Forés
Pays : Espagne
Résumé: Un jeune garçon lunaire partage ses états d'âme avec un ours en peluche doué de parole. Son quotidien va basculer avec l'arrivée dans son école d'un élève mystérieux.
Infos : Avec une sensibilité rare et une poésie vénéneuse, l'Espagnol Marçal Forés capte la détresse et l'impuissance adolescentes face à la destruction d'un univers immaculé et bercé par l'insouciance. La contamination du réel par un fantastique onirique et faussement rassurant n'est pas sans évoquer l'excellent Donnie Darko de Richard Kelly, autre célèbre fable « apocalyp-teen » devenue phénomène générationel.

Cheap Thrills (2013) (85 mns)
 
Réalisateur : E.L. Katz
Pays : États-Unis
Résumé: Deux amis fauchés sont alpagués par un mystérieux couple afin d’animer une soirée dont l’issue se révèlera sanglante.
Infos : Premier film du réalisateur E.L. Katz, Cheap Thrills écorne avec une irrévérence jubilatoire l’American Way of Life et puise chez son quatuor de comédiens (dont Pat Healy et Sarah Paxton, le duo étincelant de The Innkeepers de Ti West) une énergie foudroyante qui explose le cadre minimal d’une histoire qui n’aurait pas dénoté dans la filmographie des frères Coen.

L'Etrange Couleur des larmes de ton corps (2013) (102 mns)
 
Réalisateur : Helene Cattet, Bruno Forzani
Pays : France / Belgique
Résumé: Une femme aux mœurs dissolues disparaît. Son mari mène l’enquête et glisse dans un cauchemar sans limite.
Infos : Après un sublime portrait de femme en trois tableaux à fleur de peau (Amer), les alchimistes Hélène Cattet et Bruno Forzani radicalisent leurs expérimentations esthétiques et narratives avec L’Étrange couleur des larmes de ton corps, déambulation toxique et suffocante dans la psyché de personnages dissimulateurs.

Love Eternal (2013) (94 mns)
 
Réalisateur : Brendan Muldowney
Pays : Irlande
Résumé: Ermite fasciné par la mort depuis son enfance, Ian accompagne les êtres brisés jusqu'à leur suicide. Et au-delà...
Infos : Adaptation du roman japonais Loving The Dead de Kei Ôishi (Apartment 1303), Love Eternal expose avec une infinie pudeur les errances d'un jeune homme dont le besoin de vivre ne s'épanouit que dans la mort. Sa quête, à la fois morbide et profondément mélancolique, apparaît ici comme une déambulation fantastique à travers une zone grise que le réalisateur Brendan Muldowney aborde de façon impressionniste.

Odd Thomas (2013) (100 mns)


Réalisateur : Stephen Sommers
Pays : États-Unis
Résumé: Employé sans histoires dans un diner californien, Odd Thomas mène un combat contre les forces de l'Au-delà, qu'il côtoie au quotidien...
Infos : Retour au fantastique pour Stephen Sommers, spécialiste de la série B super friquée (Un cri dans l'océan, La Momie) qui adapte ici une ghost story signée Dean Koontz (Intensité, La Cache du Diable). Généreux, attachant et survolté, Odd Thomas est un pur feel good movie irrigué par un amour sincère du genre.

Real (2013) (127 mns)
 
Réalisateur : Kiyoshi Kurosawa
Pays : Japon
Résumé: Une jeune mangaka est plongée dans le coma suite à une tentative de suicide. Son compagnon la rejoint dans son subconscient grâce à un programme expérimental développé par un neurologue.
Infos : Après un détour par la télévision via le splendide drama Shokuzai (sorti cette année dans les salles françaises), Kiyoshi Kurosawa adapte pour le cinéma le roman de science-fiction The Day of the Perfect Plesiosaur de Rokurô Inui et livre une superbe histoire d’amour aux ramifications psychologiques d’une complexité rare.

The Battery (2012) (101 mns)
 
Réalisateur : Jeremy Gardner
Pays : États-Unis
Résumé: Deux joueurs de baseball aux caractères opposés apprennent à (sur)vivre ensemble dans un monde dévasté et dominé par des « infectés ».
Infos : Buddy movie post-apocalyptique tourné entre potes pour une poignée de dollars, The Battery est le premier long-métrage de l'Américain Jeremy Gardner, débrouillard multi-casquettes (scénariste, producteur, acteur) qui rappelle, jusque dans sa dégaine hirsute et white trash, le bricoleur indé Evan Glodell primé au PIFFF en 2011 pour son très personnel Bellflower.


2)) Hors compétition :

Byzantium (2012) (118 mns)
 
Réalisateur : Neil Jordan
Pays : Angleterre / Irlande
Résumé: Deux vampires prétendues sœurs s’installent dans un hôtel abandonné d’une petite ville côtière. Chasseuses et chassées, les deux femmes tentent de préserver leurs secrets…
Infos : Revenue en force grâce à la bit-lit et ses adaptations cinématographiques plus ou moins fréquentables, la figure du vampire retrouve de sa superbe sous l’œil expert de Neil Jordan (La Compagnie des loups, Entretien avec un vampire) qui, tout en respectant une mythologie éminemment fragile, injecte à son récit un romantisme échevelé et une vraie beauté cruelle.

Les Sorcières de Zugarramurdi (2013) (110 mns)
 
Réalisateur : Álex de la Iglesia
Pays : Espagne / France
Résumé: Après le casse d’une bijouterie madrilène, trois braqueurs en fuite se réfugient à Zugarramurdi, petit village basque dont la réputation maléfique tient à la présence massive de sorcières
Infos : Furieux dynamiteur de genres, le mauvais garçon du cinéma ibérique Alex de la Iglesia (Balada Triste) revient atomiser les conventions avec sa dernière « comédie bulldozer », parade monstrueuse dans laquelle il déploie à nouveau son sens de la satire sociale et son fascinant penchant pour le grotesque.

Wolf Creek 2 (2013) (107 mns)
 
Réalisateur : Greg Mclean
Pays : Australie
Résumé: Deux routards décident de partir dans l'outback australien et tombent sur le plus dangereux prédateur du coin : le psychopathe Mick Taylor.
Infos : Spécialiste du survival en nature hostile, l'Australien Greg Mclean donne enfin une suite à son traumatisant Wolf Creek réalisé en 2005. Poussant cette fois les potards au maximum, il développe avec une sauvagerie inouïe la mythologie de son boogeyman du bush : le plouc au couteau Mick Taylor, incarné avec fièvre par l'excellent John Jarratt.

3)) La séance culte

Opération diabolique (1966) (100 mns)

Réalisateur : John Frankenheimer
Pays : États-Unis
Résumé: Un banquier quinquagénaire répond au coup d'un fil d'un vieil ami qu'il croyait mort et qui lui évoque la possibilité de « disparaître »...
Infos : Thriller hybride et avant-gardiste, Opération diabolique s'inscrit dans la lignée des grands films paranoïaques dont John Frankenheimer, réalisateur d'Un crime dans la tête, s'est fait le spécialiste. Transcendé par sa mise en scène expérimentale et l'implication totale de son acteur principal Rock Hudson, Opération diabolique anticipe avec plusieurs dizaines d'années certaines œuvres signées Darren Aronofsky (Requiem For a Dream) ou David Fincher (The Game).

Perfect Blue (1997) (81 mns)
 
Réalisateur : Satoshi Kon
Pays : Japon
Résumé: Une chanteuse de J-Pop décide d'embrasser une carrière d'actrice créant ainsi la polémique auprès de ses fans. Dont un particulièrement pervers...
Infos : En 1997, le mangaka (Opus) et animateur (sur Roujin Z) Satoshi Kon passe à la réalisation avec Perfect Blue, immersion insidieuse dans l'univers des « idols » japonaises, starlettes éphémères auxquelles des fans dévoués vouent un culte obsessionnel. Habitué des récits gigognes à tendance métafictionnels (Paprika), Kon échafaude un jeu de miroirs aux reflets troublants et vertigineux, évoquant Polanski et De Palma.

Re-Animator (1985) (95mns)
 
Réalisateur : Stuart Gordon
Pays : États-Unis
Résumé: Étudiant en médecine brillant mais rebelle, Herbert West expérimente une méthode très spéciale pour ranimer les morts...
Infos : Issu du théâtre où il se forge une solide réputation de directeur d'acteurs, Stuart Gordon bascule dans le cinéma gore grand-guignolesque en 1985, année où le producteur/réalisateur Brian Yuzna l'engage pour adapter une nouvelle signée H.P. Lovecraft. La suite est bien connue : projeté au Marché du Film de Cannes, Re-Animator laisse pantois ses spectateurs et devient, en quelques mois seulement, une œuvre indéboulonnable de l'horreur contemporaine.

The Wicker Man: The Final cut (1973) (99 mns)
 
Réalisateur : Robin Hardy
Pays : Angleterre
Résumé: Un inspecteur de police part sur une île au large de l'Écosse afin d'enquêter sur la disparition d'une jeune fille. Sur place, il fait la rencontre d'un gourou illuminé et de ses adeptes.
Infos : Longtemps invisible et précédé d'une aura sulfureuse et légendaire, The Wicker Man fait partie de ces chefs-d'œuvre maudits qui ont nourri pendant des décennies les fantasmes des cinéphiles complétistes. 40 ans après sa réalisation, l'unique coup d'éclat de la carrière de Robin Hardy vous est ici présenté dans son montage « définitif ».

4)) La séance interdite

HK/Forbidden Super Hero (2013) (105 mns)
 
Réalisateur : Yûichi Fukuda
Pays : Japon
Résumé: Un étudiant introverti se découvre des super-pouvoirs après avoir « accidentellement » enfilé une petite culotte sur la tête.
Infos : Adaptation d'un manga cu-culte de Keish? Ando (Ky?kyoku!! Hentai Kamen, publié dans le Weekly Shonen Jump au début des années 90), HK / Forbidden Super Hero marche sur les traces des (super)héros loufoques et libidineux qui émaillent la culture populaire de nippone. Fidèle à l'esprit de la bédé originelle, le réalisateur Yûichi Fukuda outrepasse les limites du mauvais goût avec une vigueur insolente.

5)) Nuit du PIFFF

Carrie, la vengeance (2013) ( 100 mns)
 
Réalisateur : Kimberly Peirce
Pays : États-Unis
Résumé: Adolescente renfermée élevée par une mère bigote, Carrie White subit les railleries de ses camarades d'école. Douée de pouvoirs télékinésiques, la jeune fille va prendre sa revanche.
Infos : « Le film a fait le roman, et le roman m'a fait ». C'est en ces mots que Stephen King évoque la première adaption de son livre par Brian de Palma en 1976, avec Sissy Spacek dans le rôle-titre. 37 ans plus tard, c'est la jeune et talentueuse Chloë Grace Moretz (Kick-Ass, Laisse-moi entrer) qui réinvestit le personnage complexe de Carrie White, sous l'œil alerte de la réalisatrice Kimberly Peirce (Boy's Don't Cry).

Christine (1983) (110 mns)

Réalisateur : John Carpenter
Pays : États-Unis
Résumé: Souffre-douleur de son lycée, Arnie Cunningham fait l'acquisition d'une vieille Plymouth Fury rouge qu'il nomme « Christine » et pour laquelle il se prend d'une affection malsaine.
Infos : Écarté du tournage de Charlie pour des raisons budgétaires, John Carpenter recroise finalement la route de Stephen King avec Christine, slasher mécanique doublé d'une chronique adolescente sur la découverte brutale de la sexualité. Fétichiste et ultra symbolique, la mise en scène de Big John s'accompagne ici d'une bande originale furieusement rock n'roll et respectueuse du roman d'origine.

Creepshow (1982) (120 mns)
 
Réalisateur : George A. Romero
Pays : États-Unis
Résumé: Un jeune garçon voit jeter aux ordures par son père sa bande dessinée d'horreur préférée dont les cinq histoires finissent par prendre vie.
Infos : Référence absolue du film fantastique à sketches, marquant la rencontre suprême entre George Romero (à la réalisation) et Stephen King (au scénario), Creepshow tire son inspiration des E.C. Comics, bandes dessinées horrifiques publiées dans les années 50 et très populaires auprès des ados américains. Macabres et irrévérencieuses, ces histoires s'accompagnent ici d'une illustration baroque assurée par un Romero en grande forme.

Simetierre (1989) (102 mns)
 
Réalisateur : Mary Lambert
Pays : États-Unis
Résumé: Un couple avec enfant s'installe à la campagne dans une maison proche d'un cimetière animalier. Un drame atroce et une découverte macabre vont alors faire voler en éclats leur quotidien.
Infos : Initialement destinée à George Romero (que Stephen King tient alors pour « meilleur réalisateur de films d'horreur en activité ») et avec pour acteur principal l'impayable Bruce Campbell, cette adaptation finalement réalisée par la clippeuse Mary Lambert demeure, malgré ses quelques trahisons scénaristiques, l'une des plus puissantes transpositions du Maître du Maine sur grand écran.